Le réseau en ligne Facebook compte désormais une majorité d'utilisateurs mobiles, ce qui rend encore plus cruciaux ses progrès en ce domaine, confirmés par des résultats publiés mercredi meilleurs qu'attendus mais accueillis froidement à Wall Street.

«Aujourd'hui c'est incontestable, Facebook est une entreprise mobile», a affirmé le PDG-fondateur du groupe, Mark Zuckerberg, lors d'une conférence avec des analystes.

«Maintenant, il y a tous les jours davantage de gens utilisant Facebook sur un mobile que sur un ordinateur», a-t-il souligné, reconnaissant qu'il s'agissait d'une «grande transition», mais aussi d'une «grande opportunité».

Pour la première fois au quatrième trimestre, le réseau a enregistré plus de connexions quotidiennes depuis une application mobile que par un accès direct à son site internet, depuis un ordinateur traditionnel.

En ce qui concerne l'activité mensuelle, référence pour mesurer son audience, Facebook indique que fin décembre, 680 millions de ses 1,06 milliard de membres étaient des utilisateurs mobiles, un chiffre en hausse de 57% sur un an. Parmi eux, 157 millions ont même totalement renoncé à un accès par ordinateur.

Gagner de l'argent lors de ces connexions mobiles est donc plus que jamais l'enjeu principal pour Facebook.

Les doutes des investisseurs à ce sujet étaient l'une des raisons du plongeon de l'action dans les mois suivant son entrée en Bourse l'an dernier. Le cours n'a commencé à se redresser qu'après les premiers signes de progrès en fin d'année dernière.

Ces progrès se sont confirmés au quatrième trimestre: les revenus tirés du mobile, encore inexistants il y a un an, ont représenté 23% des recettes publicitaires de Facebook sur cette période, soit environ 305 millions de dollars. Sur les trois mois précédents, ils atteignaient 14%, soit quelque 150 millions de dollars.

Facebook a notamment introduit de nouveaux formats de publicités adaptés aux écrans plus petits des smartphones, sur lesquels ses annonces ne s'affichaient pas au départ.

Dans les échanges électroniques suivant la clôture, l'action Facebook a malgré tout plongé jusqu'à 10% immédiatement après la publication des résultats, avant de se reprendre un peu.

Elle perdait encore 4,03% à 29,98 dollars vers 18h20, un niveau encore inférieur de 21% à son cours d'introduction de 38 dollars en mai, mais représentant une remontée de 70% comparé au plus bas historique de 17,73 dollars du 4 septembre.

Les données financières annoncées par le groupe ont dépassé les prévisions des analystes, mais pas suffisamment au goût du marché, rendu gourmand par les bons résultats déjà publiés par d'autres groupes internet comme Google.

Facebook affiche une forte croissance de son chiffre d'affaires, qui a bondi de 37% sur l'ensemble de l'année, à 5,1 milliards de dollars, et de 40% au dernier trimestre, à 1,6 milliard. L'essentiel provient des recettes publicitaires, qui représentaient 1,33 milliard sur les trois derniers mois de l'année (+41%).

Sur le plan de ses bénéfices, c'est moins brillant quoique toujours au dessus des attentes. Le résultat net s'est effondré à seulement 53 millions de dollars sur l'année, contre 1 milliard en 2011. Au quatrième trimestre, le bénéfice net a baissé de 79% à 64 millions de dollars.

Le résultat annuel a notamment été plombé par les coûts liés aux rémunérations en actions versées aux dirigeants suite à l'entrée en Bourse, qui ont dépassé le milliard de dollars.

Les marges de Facebook sont aussi réduites par des investissements importants (1,6 milliard de dollars l'an dernier), mais jugés nécessaires pour assurer la croissance future.

Outre ses nouveaux produits adaptés au mobile, il vient de lancer une fonction de recherche qui «pourrait devenir une part importante de notre activité», a souligné Mark Zuckerberg. Celui-ci a en revanche réaffirmé que Facebook ne construirait pas de téléphones, préférant miser sur des produits compatibles avec n'importe quel appareil.