Le lock-out de l'automne 2011 aura été rentable pour les propriétaires de la NBA, qui ont vu leurs profits doubler de 174 à 357 millions malgré une saison écourtée en 2011-2012, selon les chiffres de Forbes. Un scénario similaire est-il à prévoir dans la LNH pour cette saison, aussi écourtée par un lock-out? Peut-être. «Les deux ligues ont sensiblement le même modèle d'affaires», dit Kurt Badenhausen, l'un des journalistes de Forbes responsables de l'étude sur la NBA, en entrevue à La Presse Affaires.

Si la NBA peut servir de baromètre intéressant à la LNH, c'est que les deux ligues ont vécu des développements similaires à un an d'intervalle. À l'automne 2011, après un lock-out de plusieurs mois, la NBA a obtenu une nouvelle convention collective où les joueurs ont vu leur part du gâteau réduite de 57% à 50% des revenus. Le conflit de travail de la LNH a vécu exactement le même dénouement en janvier 2012, après un lock-out de plusieurs mois. «La hausse des profits devrait être plus graduelle dans la LNH, car la LNH génère moins de revenus», pense l'économiste Patrick Rishe, professeur à l'Université Webster, près de Saint Louis.

Pour la première saison disputée sous cette convention, le nombre d'équipes déficitaires de la NBA serait passé de 15 à 8. Dans la LNH, 13 équipes auraient perdu de l'argent la saison dernière, alors que les joueurs obtenaient 57% des revenus. Comme la NBA, la nouvelle convention de la LNH fixe à 50% la part des joueurs. «La NBA et la LNH ont toutes deux une quinzaine d'équipes dans des petits marchés, dit Kurt Badenhausen, de Forbes. Leur nouvelle convention collective doit aider ces équipes à faire des profits.»

Revenus en hausse au cours des prochaines saisons

Selon Forbes, les revenus des équipes de la NBA auraient diminué de seulement 7% même si la saison régulière 2011-2012 a été raccourcie de 20% (de 82 à 66 matchs) en raison du lock-out. Forbes estime qu'une saison complète aurait généré des revenus de 4 milliards, soit l'équivalent de la saison précédente. Mais le statu quo ne durera pas longtemps. «La NBA s'attend toutefois cette saison à une hausse très importante de ces revenus, qui pourraient atteindre 5 milliards», dit Kurt Badenhausen, de Forbes. Dans ce contexte, la valeur moyenne d'une équipe de la NBA a augmenté de 30% au cours de la dernière année.

Comment expliquer une hausse aussi rapide des affaires de la NBA? Cette saison, le circuit de David Stern profitera des rénovations de 980 millions au Madison Square Garden et l'inauguration du Barclays Center à Brooklyn, construit au coût de 1 milliard. «Les Nets étaient une équipe avec des problèmes financiers au New Jersey et ils se retrouvent dans un amphithéâtre neuf à Brooklyn, dans le plus grand marché des États-Unis», dit Kurt Badenhausen, de Forbes. Deux bonnes nouvelles aussi pour la LNH puisque les Rangers évolueront au Madison Square Garden et les Islanders déménageront à Brooklyn en 2015.

La NBA bénéficiera aussi de la dernière manne dans le sport professionnel nord-américain: les droits régionaux de diffusion. Un exemple? À compter de cette saison, les Lakers de Los Angeles ont vendu leurs droits de diffusion régionaux pour 3,6 milliards sur 20 ans, soit 180 millions par année. Les Lakers empochaient environ 30 millions par saison avec leur contrat précédent. En guise de comparaison, le Canadien de Montréal vend ses droits régionaux et nationaux à RDS pour environ 25 millions par saison.

La NBA et la LNH ne reconnaissent pas la validité des chiffres de Forbes, qui sont fondés notamment sur les informations d'institutions financières.