L'incertitude nourrie par le bras de fer entre les républicains du Congrès et la Maison-Blanche a entraîné un net affaiblissement de la production manufacturière canadienne, à la fin de 2012.

D'octobre à novembre, la semaine de travail en usine est passée de 37,6 à 37,5 heures. Mis à part le faible gain d'un dixième d'heure le mois précédent, la durée de la semaine de travail diminue ou stagne depuis juin, selon les données de l'Institut Macdonald-Laurier qui publie un indicateur avancé depuis que Statistique Canada a abandonné le sien.

La valeur des nouvelles commandes en octobre (dernier mois de données disponibles) était aussi à la baisse. «Les perspectives sont assombries à court terme par la soudaine austérité fiscale aux États-Unis, analyse Philip Cross, qui a mis au point l'indicateur. À plus long terme, les perspectives demeurent favorisées par la reprise qui se poursuit dans les marchés [américains] de l'automobile et du logement.»

De son côté, l'indice composite JP Morgan, qui s'appuie sur les données désaisonnalisées de l'indice des décideurs d'achat Ivey, lesquelles sont très volatiles donc peu fiables, est passé en décembre pour la première fois sous la barre de 50. C'est celle qui délimite si la production est en croissance ou en contraction.

Parmi les composantes ayant le plus reculé, mentionnons le niveau des stocks qui avait bondi de manière non désirée le mois précédent. Les entreprises ont choisi de s'alléger plutôt que de produire, semble-t-il. Le sous-indice de l'emploi était aussi en léger repli, en dépit du fait que l'Enquête sur la population active de Statistique Canada a fait état vendredi d'embauches en usine durant le dernier mois de l'année.

Le recul mensuel de l'indice JP Morgan était le quatrième d'affilée. «La mesure est passée sous le seuil de 50 pour la première fois depuis août 2009», fait remarquer Sandy Batten, du service de recherche de la première banque américaine.