Le party de Noël doit être un événement rassembleur, une occasion de célébrer où tous les employés doivent se sentir inclus, peu importe leur origine ethnique et leur religion. Voilà pourquoi au cours des dernières années, de plus en plus d'employeurs... s'accommodent de la nouvelle réalité.

«Lorsque vous organisez des réceptions des Fêtes, veillez à inclure tout le monde et à éviter toute connotation religieuse dans le cadre de ces festivités», peut-on lire dans une note envoyée, en novembre, par la firme d'avocats Norton Rose Canada à ses clients.

En 2012, dans l'organisation du traditionnel party de Noël de bureau, on se soucie plus que de la consommation d'alcool et des mesures à mettre en place pour assurer un retour sécuritaire à la maison. Pour certaines entreprises, il y a maintenant d'autres considérations liées à la culture et la religion de leurs employés.

Certaines optent pour la dénomination «Party des Fêtes» plutôt que «Party de Noël» (voir autre texte). D'autres proposent des plats diversifiés au menu. «On vient de faire notre party de Noël pour nos 300 employés d'usine, raconte Chantal Teasdale, directrice des ressources humaines chez le producteur de légumes frais Veg Pro. Beaucoup sont d'origine sud-américaine. Les Mexicains, les Colombiens, les Guatémaltèques aiment le repas traditionnel de Noël. Mais comme l'usine compte aussi une vingtaine de musulmans, on a fait un sondage auprès d'eux pour savoir ce qu'ils avaient le goût de manger.»

Créer des liens

Un employeur doit-il accommoder ceux qui mangent casher, halal, qui ne peuvent consommer d'alcool ou, encore, qui pourraient être vexés de voir un sapin de Noël dans une salle de réception? «Si c'est un party obligatoire de Noël et qu'on ne fournit pas de nourriture cachère ou halal, on discrédite les employés, répond Marianne Plamondon, avocate en droit du travail de Norton Rose Canada. C'est discriminatoire. Quand ce n'est pas obligatoire, c'est plus nébuleux. Mais de façon pratique, on fait un party de Noël pour créer des liens, fêter la fin de l'année, remercier les employés de leur dévouement. Causer des exclusions peut démobiliser et frustrer les gens.»

«On doit tenir compte des religions raisonnablement, ajoute Florent Francoeur, PDG de l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés. On est dans l'accommodement et non l'interdiction ni l'obligation. Il faut trouver des façons simples de faire plaisir sans pénaliser les gens.»

Lors du récent party de Noël de Veg Pro, du poisson a ainsi été ajouté au buffet. «Les employés ont apprécié, affirme Chantal Teasdale. Cela dit, ce n'est pas une question de politique en place, mais d'écoute et de solution, dans notre cas. Si ça avait été déraisonnable, si ces employés avaient eu l'air d'avoir plus de privilèges que les autres, ça n'aurait pas eu de sens.»

Reconnaissance

En période de rareté de main-d'oeuvre, les entreprises tendent à créer des lieux de travail et des activités qui contribuent à l'épanouissement de leurs employés. Or, un party de bureau est considéré par bien des gestionnaires comme un événement de reconnaissance. «Et, aujourd'hui, la reconnaissance de l'employeur arrive bien avant la rémunération dans la mesure de satisfaction de l'employé», note Florent Francoeur.

«Il faut que l'employeur réfléchisse à l'impact voulu lorsqu'il organise un party des Fêtes, car c'est un investissement assez important, dit Marianne Plamondon. On n'investit pas pour avoir des employés déçus.»

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Activités de reconnaissance

16% Pourcentage des activités de reconnaissance, en milieu de travail, qui ont lieu en décembre.

26% Pourcentage des employeurs qui investissent plus de 80$ par employé pour une activité de reconnaissance.

Source : Ordre des conseillers en ressources humaines agréés