Séparer hermétiquement les banques de dépôt des banques d'investissement serait hasardeux au vu des inconvénients que cela entraînerait pour les clients, a estimé mardi Daniel Tarullo, gouverneur à la banque centrale américaine (Fed).

Revenir, comme le proposent certains, à la séparation de ces activités imposée aux États-Unis de 1933 à 1999 «pourrait avoir des coûts importants», a déclaré M. Tarullo lors d'un discours à Washington.

Cela «signifierait que les clients des banques ne pourraient plus faire appel à un seul établissement financier capable de leur proposer la gamme complète» de services financiers dont ils ont besoin, a-t-il dit.

De plus, a fait valoir M. Tarullo, nombre de banques petites ou moyennes «fournissent des services de marché à leur clients, souvent des petites entreprises, et cette facilité et les économies probables qu'elle entraîne seraient perdues».

Selon lui, «il est pratiquement impossible de quantifier les bénéfices de ces économies pour la société».

«Néanmoins, a ajouté M. Tarullo, il semble probable que l'association actuelle (entre banques de dépôt et banques d'investissement) ait des avantages non-négligeables et c'est une bonne raison pour se montrer prudent» vis-à-vis de la proposition de ceux qui veulent revenir au régime en vigueur jusqu'en 1999.

Lors de la campagne présidentielle de 2008, Barack Obama avait dit clairement que la crise économique et financière découlait de la fin de la stricte séparation entre activités de banque d'affaire et de banque de dépôt instituée en 1999.

La loi de réforme de Wall Street qu'il a promulguée en 2010 n'a cependant pas imposé un retour à la situation qui prévalait avant cette date.

Certains dirigeants de la Fed estiment cependant que cela serait une bonne chose.

Plusieurs projets de loi ont été déposés au Congrès en ce sens, mais ils n'ont aucune chance d'aboutir dans les conditions actuelles.