Mikhaïl Kalachnikov, père du plus célèbre des fusils d'assaut, a déploré une baisse de production record à l'usine où sont fabriquées les fameuses armes portant son nom, dénonçant une mauvaise gestion de l'entreprise qui sous-paye ses employés, dans une lettre publiée mardi.

«La production des fusils de sport et de chasse a été complètement interrompue et nombre de contrats d'exportation ont été rompus», ont écrit Mikhaïl Kalachnikov et 16 autres anciens employés d'Ijmach, l'usine de constructions mécaniques qui fabrique les célèbres armes, située à Ijevsk, la capitale de la république russe d'Oudmourtie.

«Il est déjà clair que toutes les commandes d'État pour la production des armes à feu (...) ne seront pas non plus réalisées», selon cette lettre adressée au président russe, Vladimir Poutine, et mise en ligne par des médias locaux.

«Le personnel qualifié quitte l'entreprise, son salaire ne dépassant pas 10 000 roubles par mois», l'équivalent de 324$ CAN, expliquent les signataires.

À la mi-octobre, quelque 200 employés d'Ijmach avaient déjà manifesté devant l'usine pour protester contre leurs salaires dérisoires.

Ijmach, créée en 1807, est toujours l'un des principaux producteurs d'armes à feu russes, dont les fusils d'assauts AK-47 et ses versions ultérieures.

M. Kalachnikov, 92 ans, - un des Russes les plus connus au monde et parmi les personnes les plus décorées par son pays - n'a jamais touché d'argent sur la vente des millions de fusils portant son nom, utilisés par les armées de plus de 80 pays et qui figure dans les armoiries de six États.