Les résultats du trimestre sont un peu plus faibles que prévu et les perspectives énoncées par l'entreprise à l'approche de la période des Fêtes sont en deçà de ce que les analystes avaient imaginé.

Dans ce contexte, l'action d'Apple [[|ticker sym='AAPL'|]] pourra-t-elle récupérer les pertes des dernières semaines?

Apple a annoncé jeudi soir que son bénéfice par action a atteint 8,67$US au cours du quatrième trimestre terminé le 29 septembre.

Les ventes ont totalisé 35,97 milliards US. Cela se compare au consensus des analystes qui prévoyait un bénéfice par action de 8,91$US et des ventes de 36,02 milliards US.

Pour le prochain trimestre, l'entreprise prévoit obtenir 11,75$US de bénéfice par action par rapport à des ventes de 52 milliards US, alors que les analystes espéraient plutôt un bénéfice par action de 15,53$US et des ventes de 55 milliards US.

La publication des résultats d'Apple donne toujours lieu à un battage médiatique important et souvent à une hausse de la volatilité du cours de l'action.

Généralement, on assiste à une hausse significative du cours de l'action durant les semaines qui précédent l'annonce des résultats. Tel ne fut le cas cette fois-ci.

Le prix de l'action s'est replié de près de 13% depuis un mois et demi. Le titre avait touché un sommet de 705$US le 21 septembre, le jour même où l'entreprise lançait l'iPhone 5.

Apple a l'habitude de surpasser les attentes des analystes, explique James Brumley, collaborateur au site web www.investorplace.com. Elle l'a fait 13 fois au cours des 15 derniers trimestres.

Mais, généralement, le cours de l'action s'apprécie fortement avant l'annonce des résultats, si bien qu'après leur publication, le titre a plutôt tendance à se replier. Nous réserve-t-on le scénario inverse cette fois-ci?

La concurrence

Le contexte dans lequel on décide d'investir ou non dans Apple est maintenant très différent d'il y a un an ou deux, explique Mark Lin, gestionnaire du fonds CIBC Global Technology pour le compte de CIBC Gestion d'actifs.

C'est qu'Apple fait face aujourd'hui à trois problèmes qui étaient beaucoup moins présents alors. D'abord, l'entreprise n'a pas présenté de grandes avancées technologiques depuis le départ de Steve Jobs, il y a maintenant plus d'un an et demi.

«Ce qu'Apple nous a offert depuis ce temps n'est qu'un raffinement de ses produits», dit M. Lin.

De plus, la concurrence est maintenant beaucoup plus importante. Les produits de Samsung au chapitre du téléphone intelligent et de la tablette sont très concurrentiels.

Et voilà que Microsoft s'affaire maintenant à conquérir une partie du secteur des tablettes.

Enfin, Apple est aujourd'hui la plus grande entreprise au monde quant à la capitalisation boursière. «Lorsqu'on atteint cette taille, il devient de plus en plus difficile de continuer de réaliser une forte croissance relative», dit le gestionnaire de la CIBC.

Cela annonce-t-il que les gestionnaires vont lentement s'éloigner du titre et que celui-ci ne retrouvera plus le momentum boursier qu'on lui connaissait?

Un pari risqué

Pour tout gestionnaire, s'éloigner d'Apple est un pari risqué. Dû à sa taille, le titre représente environ 15% de l'indice MSCI Global Technology. C'est donc dire que le gestionnaire qui réduit ses positions dans Apple risque de sous-performer de façon importante l'indice si le titre continue de s'apprécier.

Par besoin de diversification, peu de gestionnaires maintiennent une pondération dans Apple égale à celle de l'indice. Mark Lin détient pour sa part des actions d'Apple à hauteur de 8,8% de son portefeuille. Il s'agit bien sûr de sa plus grosse position.

Ce qui importe surtout selon lui dans la sélection de titre technologique, c'est de savoir si l'entreprise sera encore là dans cinq ans. «Apple respecte ce critère», dit-il.

Les perspectives d'Apple sont intéressantes en raison du potentiel de développement d'applications pour ses produits. «Apple s'est bâti un écosystème qui lui permet de fidéliser sa clientèle», dit M. Lin. Par exemple, elle a créé iTunes qui aujourd'hui fournit la musique pour toutes ses plateformes.

Bien que la concurrence soit de plus en plus importante, Apple va demeurer le leader de l'industrie pour encore au moins quelques années, ajoute Jean Duguay, chef des placements chez Eterna, firme de gestion de portefeuilles de Québec. «C'est Apple qui rehausse continuellement les exigences de l'industrie», dit-il.