La grave sécheresse qui touche les États-Unis depuis le mois de juin devrait coûter un demi-point de croissance au produit intérieur brut du pays, a déclaré mardi un des dirigeants de la Réserve fédérale américaine (Fed), Charles Plosser.

«Les estimations varient, mais la sécheresse amputera probablement d'un demi-point la croissance au second semestre», a déclaré M. Plosser dans un discours dont le texte a été transmis à la presse.

Les États-Unis, et en particulier les grandes plaines agricoles du Centre du pays, sont frappés depuis la mi-juin par une sécheresse d'une intensité qu'ils n'avaient plus connue depuis plusieurs décennies.

Selon les services météorologiques de l'État fédéral (NOAA), 78% du territoire américain (hors Alaska et Hawaï) était touché par la sécheresse fin août, et celle-ci atteignait un niveau grave, extrême, ou exceptionnel sur 42% de ce même territoire.

Le ministère de l'Agriculture américain a annoncé le 12 septembre avoir revu une nouvelle fois à la baisse ses prévisions de production de maïs dans le pays. Selon lui, la récolte des États-Unis (premier producteur mondial) devrait tomber pour la saison en cours à son niveau le plus bas en six ans.

Dans son discours, M. Plosser, président de l'antenne de la Fed à Philadelphie a indiqué d'autre part qu'il s'était opposé au dernier assouplissement monétaire décidé par la Réserve fédérale.

Ce jour-là, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a décidé de lancer la banque centrale américaine dans de nouveaux rachats de titres adossés à des créances immobilières, à raison de 40 milliards de dollars par mois, avec l'intention de continuer de la sorte tant que «la perspective du marché du travail ne (s'améliorerait) pas nettement».

Pour M. Plosser, cette mesure est «inopportune» et devrait se révéler «inefficace dans l'environnement actuel». «Les coûts potentiels et les risques» liés à cette décision «sont supérieurs aux maigres bénéfices qu'on pourrait en attendre», estime-t-il, disant craindre que la nouvelle politique de la Fed se traduise à long terme par une poussée d'inflation.