L'examen de 451 régimes de retraite à prestations déterminées du Canada et des États-Unis par l'agence de notation DBRS a permis de découvrir que l'écart entre les avoirs de ces régimes et leurs obligations s'était considérablement accru l'an dernier.

Selon l'agence, plusieurs facteurs ont contribué à cette situation, incluant le maintien des taux d'intérêt à de bas niveaux.

L'examen a révélé que le déficit de financement combiné de ces 451 régimes de retraite avait gonflé pour atteindre le montant sans précédent de 389 milliards de dollars en 2011.

DBRS affirme que plus des deux tiers des régimes à prestations déterminées examinés au cours de l'an dernier souffrent de sous-financement, et ce par «une marge importante».

Dans le cadre d'un régime de retraite à prestations déterminées, les employés versent habituellement des contributions fixes et se voient garantir un montant mensuel précis à leur retraite. Toute incapacité à effectuer ces paiements relève habituellement de la responsabilité de l'employeur, bien qu'il y ait eu des instances où les coûts menaçaient la survie de l'entreprise.

Selon l'agence, le déficit de financement a forcé les employeurs et leurs employés à augmenter leurs contributions. DBRS a en outre lancé une mise en garde contre la possibilité que ce geste nuise à la compétitivité des entreprises.

«Pour que les entreprises ne s'attaquent à ces déficits de financement, les employeurs devront garder le niveau des contributions assez élevé, puisque plusieurs régimes se trouvent maintenant dans une zone de danger par rapport à leur financement», a expliqué le vice-président principal de DBRS, James Jung, dans le rapport.

Même s'il n'existe pas de formule au financement idéal, l'agence a déterminé qu'un seuil de financement de 80 pour cent serait raisonnable. D'après ce critère, les deux tiers des régimes étudiés cette année sont sous-financés dans une proportion importante, soutient DBRS.

Par ailleurs, DBRS croit que les régimes de retraite à prestations déterminées sont appelés à disparaître lentement au cours des 40 prochaines années.

«Ces régimes sont difficiles à gérer et ils sont trop encombrants», a expliqué M. Jung. «Nous voyons de moins en moins d'entreprises offrir des prestations déterminées à leurs nouveaux employés.»

L'étude note qu'un nombre grandissant d'employeurs offrent plutôt à leurs travailleurs des régimes de retraite à cotisations déterminées aux États-Unis, ce qui témoigne de la tendance au Canada et ailleurs dans le monde.

Les régimes à contributions déterminées transfèrent le risque de la performance d'investissement aux employés puisque tant les employeurs que les employés versent des contributions et que le rendement éventuel est soumis aux caprices des marchés.