Les ventes au détail sont reparties à la hausse aux États-Unis en juillet après s'être repliées pendant trois mois consécutifs, laissant espérer un rebond de la consommation des ménages, selon des chiffres publiés mardi à Washington par le département du Commerce.

Elles ont gagné 0,8% par rapport au mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrés, dépassant de loin l'estimation médiane des analystes qui tablaient sur une hausse de 0,2%.

Le gouvernement a dans le même temps indiqué que le recul au mois précédent avait été plus prononcé qu'initialement annoncé (-0,7% contre -0,5%).

Les chiffres de juillet, qui marquent la plus forte hausse de l'indicateur depuis février, mettent un terme à un cycle de trois mois consécutifs de baisse que le pays n'avait pas connu depuis la récession de 2008.

«Il semblerait qu'après un deuxième trimestre prudent, les consommateurs aient décidé de filer au centre commercial et d'ouvrir leur portefeuilles en dépit de la hausse des prix de l'essence», a commenté Chris Christopher, de IHS Global Insight, estimant que la vague de chaleur aux États-Unis avait dopé les ventes.

En glissement annuel, l'indice du ministère, qui mesure les ventes des détaillants et des restaurants et qui n'est pas corrigé des effets de l'inflation, s'inscrit également en hausse en juillet (4,1%).

Exclusion faite des pompes à essence et du secteur automobile, les ventes au détail se sont également affichées dans le vert (+0,9%) après avoir cédé 0,2% en juin.

En juillet, la totalité des 13 composantes de l'indice ont gagné du terrain, notamment le secteur des articles de sports et de loisirs (+1,6%) et l'aménagement mobilier (+1,1%).

«Cela confirme bien une amélioration de la confiance» des ménages, a estimé l'économiste indépendant Joel Naroff.

Les chiffres des ventes au détail donnent une première idée de l'évolution de la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance économique des États-Unis.

Cet aperçu est cependant très partiel dans la mesure où il exclut la grande majorité des services, qui représentent environ deux tiers des dépenses de consommation des Américains.

«C'est une première évaluation de la dynamique de la consommation mais c'est un indicateur très volatil par rapport à celui de la la consommation des ménages», a souligné Clémentine Cazalets, de Natixis.

Malgré le rebond surprise de juillet, les perspectives incitent à la prudence, estiment les analystes, citant notamment la sécheresse qui frappe une partie des États-Unis et tire à la hausse certains prix agricoles.

«La hausse des prix du carburant et la prochaine flambée des prix alimentaires dessinent de mauvaises perspectives pour les ménages qui ne pourront pas porter ce fardeau sans l'aide des entreprises», via les salaires, a ajouté M. Naroff.

«Le choc qui frappe la production agricole fait planer la menace d'une inflation» en forte hausse, souligne Chris Low, de FTN Financial, qui estime que les perspectives sont «fragiles».

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