Hausse des embauches, recul des inscriptions au chômage et baisse des plans de suppressions de postes: trois indicateurs encourageants sont parus jeudi aux États-Unis à la veille du rapport officiel sur l'emploi de juin, qui risque néanmoins d'apparaître en demi-teinte.

Selon l'enquête mensuelle sur l'emploi réalisée par la société ADP, les entreprises privées américaines ont créé 176 000 postes nets en juin, soit 29% de plus qu'en mai, et bien plus que ne le pensaient les analystes.

Pour ADP, «la hausse de l'emploi privé est suffisamment forte pour laisser penser que le taux de chômage au niveau national pourrait avoir baissé en juin», après être remonté à 8,2% en mai.

Si les chiffres du département du Travail renforcent vendredi les résultats de l'enquête cela «pourrait apaiser les craintes de ceux pour qui l'économie se dirige vers une récession», ajoute ADP, jugeant en tout état de cause «encourageant de voir qu'en dépit des incertitudes persistantes sur l'évolution de la politique budgétaire du pays, les entreprises créent des emplois».

Les embauches ont fortement ralenti aux États-Unis de mars à mai, ce qui suscite un certain nombre de questions sur la trajectoire à venir de la reprise économique américaine entamée il y a trois ans.

Pour tenter de donner un coup de pouce à l'activité, la banque centrale américaine (Fed) a décidé le 20 juin d'assouplir encore un peu plus sa politique monétaire déjà ultra-accommodante, et a indiqué être prête à prendre de nouvelles mesures de soutien en cas de besoin.

Licenciements annoncés au plus bas depuis 13 mois

Selon la prévision médiane des analystes avant la publication de l'enquête ADP, le rapport du département du Travail sur l'emploi et le chômage devrait dénombrer vendredi 100 000 embauches nettes dans le pays en juin, soit 45% de plus que le mois précédent, et faire apparaître un taux de chômage stable, à 8,2%.

L'enquête ADP est généralement considérée aux États-Unis comme l'indicateur le moins mauvais pour essayer de deviner ce que seront les chiffres du ministère, mais compte tenu de son caractère assez peu fiable, les analystes modifient rarement fortement leurs prévisions après sa parution.

«Les chiffres de l'emploi de demain pourraient ne pas être formidables, mais il apparaît que le marché de l'emploi n'est pas aussi faible qu'on le craint», estime Joel Naroff, de Naroff Economics Advisors.

Deux autres indicateurs publiés jeudi sont en effet apparus de bon augure.

Selon une étude publiée par le cabinet de conseil en ressources humaines Challenger, Gray & Christmas, le nombre de licenciements annoncés par les entreprises américaines (aux États-Unis et dans le monde) est tombé en juin à son niveau le plus faible en treize mois.

D'autre part, les nouvelles inscriptions au chômage ont baissé dans les derniers jours de juin pour la deuxième semaine consécutive, selon le département du Travail dont les chiffres laissent penser que la tendance de remontée du nombre de nouveaux chômeurs observée depuis la fin du mois de mars pourrait être en train de s'inverser.

Pour Ellen Zentner, de la maison de courtage Nomura, il ne faut pas se laisser aller au pessimisme. «Prises dans leur ensemble, estime-t-elle, les données indiquent un marché de l'emploi plus mou qu'au début de l'année mais certainement pas son effondrement».