Le groupe finlandais Nokia, un des principaux fabricants de téléphones mobiles dans le monde, a annoncé jeudi qu'il prévoyait de supprimer jusqu'à 10 000 emplois supplémentaires dans le monde d'ici fin 2013 dans le cadre de nouvelles mesures de réduction de coûts.

«Ces réductions (d'effectifs) prévues sont une conséquence difficile des mesures que nous pensons devoir prendre pour assurer la compétitivité à long terme de Nokia», affirme le directeur général du groupe Stephen Elop dans un communiqué.

Cette annonce a surpris les économistes et l'action Nokia à chuté de 6% à l'ouverture de la Bourse d'Helsinki, dans un marché en recul de près de 1%. La chute s'est accentuée dans la matinée, le titre perdant 8,5% ce matin, dans un marché en recul de 1,3%.

«Ces suppressions d'emplois sont plus importantes que ce qu'on pouvait attendre. Nous savions que quelque chose se préparait, mais c'est nettement au-delà de ce que nous pensions», a déclaré à l'AFP un analyste de la banque Nordea, Sami Sarkamies.

Nokia a récemment perdu sa place de numéro 1 mondial des mobiles détenue depuis 14 ans et s'est lancé depuis plus d'un an dans un immense plan de restructuration. Ces nouvelles suppressions d'emplois s'inscrivent dans le cadre d'une réduction des coûts supplémentaire de 1,6 milliard d'euros d'ici fin 2013.

En avril, Nokia a annoncé un résultat trimestriel désastreux avec une perte sèche de 929 millions d'euros du fait de la baisse des ventes de 30% d'une année sur l'autre.

«Pour traverser cette période de transition, Nokia a l'intention d'améliorer son modèle opérationnel en réduisant de façon significative ses dépenses opérationnelles de la branche Device & Services, en réduisant substantiellement ses effectifs», explique le groupe qui a ajouté avoir déjà entamé les négociations avec les syndicats et représentants du personnel.

Ces mesures vont provoquer la fermeture des sites Nokia à Ulm (Allemagne) et Burnaby (Canada).

À Salo, l'unité de fabrication va également fermer mais le géant finlandais maintient ouverte la cellule recherche et développement du site.

Le nouveau plan prévoit en outre une éventuelle cession d'actifs non essentiels et Nokia a confirmé jeudi la vente de sa marque de grand luxe Vertu à la société EQT VI.

Le plan de restructuration concerne également la hiérarchie du groupe.

«Nous devons réorganiser notre modèle opérationnel et nous assurer que nous créons une structure capable de soutenir nos ambitions compétitives», affirme M. Elop.

Nokia estime que ses efforts de restructuration ont coûté environ 450 millions d'euros au premier trimestre 2012 et pense devoir encore dépenser 650 millions au cours des trois autres trimestres de l'année.

Pour 2013, les coûts de restructuration sont estimés à 600 millions d'euros.

Depuis le début 2011, Nokia s'est engagé dans un vaste plan de restructuration et dans une transition technologique pour remplacer son système d'exploitation maison Symbian par un autre en partenariat avec Microsoft. Ce partenariat a donné naissance à la ligne de téléphones intelligents Lumia.

C'est dans ce secteur très lucratif que Nokia est très en retard sur ses concurrents BlackBerry du canadien RIM, iPhone de l'américain Apple et sur les appareils utilisant la plate-forme Android de Google.

Dans le cadre de sa stratégie visant à accélérer le rythme de développement du Lumia et ses nouvelles technologies, Nokia a également annoncé jeudi «l'acquisition prévue d'actifs du suédois Scalado qui fournit actuellement la technologie d'imagerie à plus d'un milliard d'appareils»