Après Bell et Québecor, au tour de Telus (T.T) d'annoncer des investissements massifs au Québec. Le groupe injectera 840 millions dans ses plateformes mobiles d'ici trois ans, une décision qui n'a toutefois pas été prise en réaction à la concurrence, a affirmé hier le président de Telus Québec.
«Ce que mes compétiteurs font, c'est certain que je le regarde, mais je peux vous dire qu'on a une stratégie qui est fort différente», a dit François Côté en entrevue à La Presse Affaires.
Au cours des derniers mois, Bell a fait grand bruit dans la ville de Québec en lançant un vaste réseau de fibres optiques de plus de 225 millions de dollars.
Vidéotron, filiale de Québecor, a pour sa part augmenté la vitesse de son service internet à Québec ce printemps. L'entreprise a par ailleurs injecté 1 milliard de dollars pour lancer un réseau sans fil dans la province à l'automne 2010.
François Côté souligne que Telus «n'est pas dans le contenu et dans la transmission», contrairement à ses rivaux. En effet, le groupe albertain n'exploite pas de chaînes télé ou d'autres médias, alors que Québecor est un important acteur médiatique et que Bell a notamment acheté les chaînes spécialisées d'Astral ce printemps.
«Je ne pense pas que je suis réactif, et ce n'est pas une chose [les investissements de 840 millions] à laquelle on a pensé il y a deux minutes», a indiqué M. Côté.
Rester dans le coup
Il reste que la concurrence féroce de Bell et de Québecor a sans doute joué un rôle dans les investissements massifs annoncés par Telus, selon Amit Kaminer, analyste en télécoms au SeaBoard Group.
«Je crois que c'est la beauté de la concurrence: elle amène tout le monde à travailler plus fort, à investir davantage et à améliorer son service, a-t-il indiqué hier. On le voit à Québec, où Bell et Vidéotron offrent des vitesses de large bande étincelantes. À Montréal, les vitesses de Vidéotron demeurent inégalées. Telus ne veut pas être laissée derrière, elle doit investir pour demeurer concurrentielle.»
Telus a fait une annonce similaire la semaine dernière en Ontario, où elle injectera 650 millions d'ici trois ans pour améliorer son réseau sans fil.
L'investissement dans les nouvelles infrastructures mobiles 4G LTE (pour Long Term Evolution) permettra de tripler les vitesses de transfert des données. Telus érigera environ 75 nouvelles tours de transmission sans fil au Québec pour atteindre son objectif.
«On espère avec ça couvrira 97% de la population québécoise sur LTE», a dit François Côté, aussi président de Telus Solutions en santé.
L'entreprise précise avoir investi 12,3 milliards de dollars dans l'économie québécoise depuis 2000. Elle compte 5500 employés au Québec, dont 3300 dans la région métropolitaine de Montréal.
Le titre de Telus a clôturé sans grande variation hier à la Bourse de Toronto, à 59,63$ (+0,3%).