Bell Canada (T.BCE) pourrait demander une permission spéciale au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) pour éviter d'avoir à revendre des stations de radio dans le cadre de l'acquisition d'Astral Media (T.ACM.A).

C'est ce qu'a indiqué mercredi le président du conseil d'administration d'Astral, André Bureau, en rappelant que le CRTC a accordé cette faveur à Cogeco [[|ticker sym='T.CGO'|]] lorsque cette dernière a acquis les stations québécoises de Corus, l'an dernier.

«Il y a des cas où on va devoir regarder la situation avec Bell et décider. Est-ce qu'on va demander au CRTC des exceptions comme ç'a été le cas pour Cogeco, qui a obtenu une exception pour Montréal, ou est-ce qu'on va s'entendre avec Bell sur les stations dont on acceptera devant le Conseil de se départir? C'est quelque chose dont on discute à l'heure actuelle», a déclaré M. Bureau au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers.

À Montréal, Astral possède trois stations de langue anglaise (CHOM, Virgin Radio 96 et CJAD), alors que Bell en détient une (TSN Radio 990).

Or, selon les règles du CRTC, une entreprise ne peut pas exploiter plus de trois stations dans une même langue dans un marché où l'on compte moins de huit stations commerciales.

Avec l'acquisition d'Astral, Bell se retrouvera dans une situation semblable dans les villes de Toronto, Vancouver, Calgary, Winnipeg et Ottawa.

Dans le cadre d'une transaction annoncée le mois dernier, Bell offre 3 milliards $, ou 50 $ par action, pour mettre la main sur Astral.

Selon le canal Argent, le groupe Tietolman Tétrault Pancholy Média, contrôlé par Paul Tietolman et Nicolas Tétreault, souhaiterait acquérir certaines des stations que Bell pourrait devoir céder.

Astral espère que la transaction sera conclue d'ici la fin septembre, un échéancier qui apparaît ambitieux. En effet, tant que Bell n'aura pas déposé sa demande officielle au CRTC, ce dernier ne pourra pas fixer la date des audiences publiques. De plus, il faut généralement compter plusieurs mois après la tenue des audiences avant que l'organisme ne rende sa décision.

Le grand patron d'Astral, Ian Greenberg, s'est par ailleurs montré vague mercredi quant à d'éventuelles pertes d'emplois au siège social montréalais d'Astral dans la foulée de la transaction. Près d'une centaine de personnes y travaillent actuellement.

«Franchement, les discussions (à ce sujet) n'ont pas encore eu lieu, a déclaré M. Greenberg. Cette acquisition ne vise pas à supprimer des postes. S'il y a des licenciements, ça fait partie de la vie, j'imagine.»

Résultats

Astral a par ailleurs annoncé mercredi les résultats de son deuxième trimestre.

Au cours de la période qui a pris fin le 29 février, l'entreprise a enregistré des profits nets de 35 millions $ (63 cents par action), en hausse de 0,9 pour cent par rapport aux 34,7 millions $ (60 cents par action) dégagés pendant le trimestre correspondant de l'an dernier.

Les revenus ont atteint 233,5 millions $, en hausse de 0,4 pour cent.

Les résultats se sont améliorés dans les secteurs de la télévision spécialisée et de l'affichage extérieur, mais ils se sont détériorés dans celui de la radio, en raison principalement de «problèmes» non spécifiés qui sont survenus dans certaines régions de l'Ontario et de l'Alberta.

Entrevoyant une embellie au deuxième semestre, la direction d'Astral croit que son secteur de la radio pourra enregistrer une légère croissance sur l'ensemble de l'exercice. Pour y arriver, on continuera à réduire les dépenses.

L'action d'Astral a clôturé à 48,50 $ mercredi, en hausse de trois cents, à la Bourse de Toronto.