Le PDG de France Télécom Orange Stéphane Richard assure que le contrat, vivement critiqué par ses concurrents, permettant au nouvel opérateur mobile Free d'utiliser le réseau de son groupe pour acheminer ses appels vers ses clients rapportera plus d'un milliard d'euros.

Nous attendons de ce contrat d'itinérance «des recettes significativement plus élevées que le milliard d'euros originel», indique M. Richard dans un entretien au quotidien économique Les Échos de lundi.

Le PDG de l'opérateur à capitaux public récuse dans le même temps les accusations d'opacité qui lui ont été adressées par ses concurrents et exclut de rendre publiques les clauses financières de l'accord avec Free.

Il note simplement que le régulateur, qui a eu connaissance du contrat, a estimé qu'il allait inciter Free à investir dans son propre réseau.

Qualifiant Free Mobile à la fois de «concurrent» et de «partenaire», M. Richard souligne discuter «continuellement» avec le nouvel entrant, qui a provoqué en janvier un séisme sur le marché français des communications mobiles avec ses tarifs particulièrement bon marché.

Mais il ne s'avance pas sur une éventuelle extension de l'actuel contrat d'itinérance avec Free, qui couvre les communications de 2e et 3e génération, à la nouvelle norme 4G, qui offrira aux utilisateurs de téléphones mobiles des capacités de transmission comparables à celles du câble.

Les salariés de France Télécom, assure-t-il, sont également conscients «que le contrat d'itinérance avec Free, par les recettes qu'il (...) procure, va en partie compenser les effets négatifs de l'arrivée du quatrième opérateur sur le marché».

M. Richard fait par ailleurs allusion à la panne ayant paralysé vendredi le réseau Free pour constater que la qualité des appels du nouvel entrant «n'est pas encore au rendez-vous».

Il se dit enfin «assez scandalisé» par les déclarations de l'autorité de régulation des télécoms appelant les opérateurs à réduire leurs coûts pour faire face à l'arrivée de Free. «Est-ce une incitation à procéder à des licenciements, au moment où l'on cherche à sauver des emplois industriels partout sur le territoire?», s'interroge-t-il.