L'industrie québécoise de l'animation bat de l'aile et pour freiner son déclin, ses principaux acteurs entendent organiser d'ici novembre prochain des états généraux sur leur industrie.

Jusqu'ici, ce projet de l'Alliance Québec Animation, regroupement d'une vingtaine de studios et de producteurs québécois, reçoit l'appui financier de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) et du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, mais attend toujours la participation d'Ottawa et du secteur privé pour démarrer.

Selon Marie-Claude Beauchamp, présidente du conseil d'administration de l'Alliance Québec Animation, il est urgent d'agir. «On ne peut pas mettre l'industrie sur le respirateur artificiel bien plus longtemps que ça», lance-t-elle.

Après avoir atteint les 200 millions de dollars en 1999-2000, la production québécoise d'émissions et de films d'animation a périclité à 20 millions en 2009-2010, selon une étude de Deloitte publiée en décembre 2010.

Une problématique désormais pancanadienne selon Marie-Claude Beauchamp. «La réduction des revenus a été majeure au Québec, mais au Canada, il y a eu une baisse de près de 38% l'an dernier», indique-t-elle.

Discussion en six points

Pour trouver des solutions aux problèmes qui affectent avant tout les acteurs québécois du milieu, l'Alliance Québec Animation compte aborder six thématiques dans les discussions qui conduiront aux états généraux. Des questions portant entre autres sur la diffusion et la distribution, le financement et l'innovation mèneront selon l'Alliance à des propositions pour relancer son industrie.

«Il faut voir comment on pourrait faire cumuler les avantages pour redonner un élan à cette industrie. Trouver notre autonomie sera toujours notre objectif, mais pour se repositionner, il faut repasser par des aides», indique Marie-Claude Beauchamp.

Parmi les pistes de solutions déjà envisagées, l'Alliance Québec Animation propose que le financement des gouvernements ne soit plus réalisé «par projet», mais plutôt «par emploi» comme c'est le cas dans l'industrie du jeu vidéo. Une solution qui favoriserait la présence de contenu local sur les chaînes du pays est aussi à envisager selon la présidente de l'Alliance Québec Animation. «Sans être obligé d'imposer des choses drastiques, on veut trouver des moyens qui vont aider les diffuseurs à nous aider», explique-t-elle.

Pour faire connaître les problèmes de son industrie, l'Alliance Québec Animation lancera aujourd'hui une campagne web ayant pour tête d'affiche Gérard D. Laflaque. Une façon de réaliser une «offensive auprès des gouvernements», dit Marie-Claude Beauchamp.