Les obligations de Yellow Media (T.YLO) plongent tandis que courent des conjectures voulant que l'éditeur canadien de bottins téléphoniques puisse ne pas honorer ses titres de dette après qu'il eut presque épuisé sa marge de crédit au cours des six dernières semaines.

Ainsi, Yellow Media a tiré 239 millions de dollars de son prêt de 250 millions au cours des 40 premiers jours de l'année, selon des dépositions de l'entreprise. Le fait de puiser dans sa marge de crédit précipitera les pourparlers avec les prêteurs avant que le gros de la dette de 2 milliards de l'entreprise commence à venir à échéance l'an prochain, estime Chris Diceman, analyste de DBRS Ltd., firme torontoise de cotation.

Les obligations émises par Yellow Media, entreprise montréalaise, ont offert la pire performance ce mois-ci au sein de l'indice Canada High Yield Issuer, de Bank of America Merrill Lynch. L'émission de 125 millions d'obligations de 6,85% venant à échéance en décembre 2013 a chuté à 46 cents au dollar comparativement à 64 cents au début du mois.

«L'entreprise a besoin de liquidités», a fait savoir M. Diceman au cours d'une entrevue de Toronto. «Elle tente de faire aussi vite qu'elle peut pour se recapitaliser elle-même, mais c'est une course contre la montre», a-t-il ajouté.

Revenus en ligne

Yellow Media essaie de générer davantage de revenus provenant des médias informatiques et de consolider ses profits, qui baissent, tandis que les consommateurs cherchent de plus en plus de petites annonces en ligne et sur leurs téléphones intelligents. Ainsi, l'entreprise montréalaise souhaite générer la moitié de ses revenus en ligne d'ici 2014 comparativement à 28% maintenant, selon DBRS.

Hind Ounis, porte-parole de Yellow Media, a refusé de faire des commentaires sur l'utilisation de la marge de crédit par l'entreprise ou sur la question de savoir si elle cherche à restructurer sa dette.

Dans un communiqué publié le 9 février dernier, Yellow Media soulignait qu'elle «évaluait des solutions de remplacement pour refinancer des titres venant à échéance en 2012 et au-delà».

L'entreprise a aussi suspendu les paiements de dividende et elle a embauché Bruce Robertson, expert en restructuration, qui dirigera un comité chargé d'étudier des «options de financement».