La Maison-Blanche a annoncé lundi avoir revu en nette baisse sa prévision de croissance pour l'économie des États-Unis en 2012 et 2013, mais celle-ci reste largement supérieure à ce que prévoit le Fonds monétaire international pour le pays.

Le produit intérieur brut américain devrait progresser de 2,7% en 2012 et de 3,0% en 2013, selon le projet de loi de finances initial pour l'exercice budgétaire 2013 publié lundi dans son intégralité.

Dans le dernier collectif budgétaire, publié en septembre, le gouvernement indiquait tabler sur une croissance économique de 3,2% en 2012 et de 4,0% en 2013.

Sa prévision d'une croissance de 2,4% en 2011 ne s'est pas matérialisée au vu de la première estimation officielle ayant évalué fin janvier la hausse du PIB américain à 1,7% cette année-là.

Le FMI, qui avait prédit aux États-Unis (en septembre) une croissance de 1,5% pour 2011, a indiqué fin janvier que la hausse du PIB du pays devrait atteindre 1,8% en 2012, et 2,2% en 2013.

«Il est prévu que la reprise gagne de l'élan en 2012-2013 et qu'elle se renforce encore en 2014», note la Maison Blanche, qui table sur une croissance de 3,6% cette année-là, «malheureusement, même avec une croissance économique saine, le chômage devrait rester supérieur à la normale pendant plusieurs années encore».

Selon le projet de budget pour l'exercice 2013 (qui commencera le 1er octobre), le taux de chômage américain devrait s'établir à 8,8% en moyenne sur le dernier trimestre de 2012, et à 8,6% un an plus tard.

La Maison Blanche indique cependant que cette prévision, établie à partir des données disponibles en novembre, est déjà caduque, compte tenu de l'amélioration récente du marché du travail, qui a fait chuter le taux de chômage officiel à 8,3% en janvier.

La banque centrale (Fed) a indiqué fin janvier que le retour au plein emploi, soit un chômage compris entre 5,2 et 6,0%, devrait prendre cinq ou six ans.

La Maison-Blanche prévient que sa prévision de croissance pour 2012 et 2013 «est fondée sur l'hypothèse selon laquelle les projets budgétaires du gouvernement seront intégralement adoptés par le parlement».

Il y a peu de chances que cela arrive. Depuis que les républicains ont repris la Chambre des représentants en janvier 2011, le Congrès est bloqué sur les questions de finances publiques. Incapables de s'entendre sur un projet de budget annuel, les élus ont adopté une succession de lois de finances temporaires.

Dans ses dernières prévisions économiques et budgétaires, établies en partant du principe que la législation budgétaire et fiscale ne serait pas modifiée, le Bureau du budget du Congrès (CBO) tablait en janvier sur une croissance du PIB américain de 2,2% en 2012, et de 1,0% seulement en 2013.

En ce qui concerne la hausse des prix, le gouvernement table sur un ralentissement de l'inflation à 1,9% sur un an en moyenne au quatrième trimestre, tant pour 2012 que pour 2013, contre 3,6% sur les trois derniers mois de 2011.

La Maison-Blanche avait indiqué vendredi qu'elle comptait ramener le déficit budgétaire à 8,5% du PIB en 2012, et à 5,5% en 2013, au lieu des 8,7% relevés en 2011.

Les nouveaux chiffres du gouvernement montrent une progression continue de la dette publique américaine soumise à la limite légale dans les dix années à venir. Selon les données fournies par la Maison-Blanche, le ratio de cette mesure au PIB devrait atteindre 104,6% en 2012, 107,0% en 2013 et plafonner à 108,2% en 2015 avant de baisser.