Corporation Sun Media soutient que les 240 plaintes déposées contre elle à la Commission des normes du travail (CNT) du Québec ne sont pas représentatives de la réalité.

Dans un tableau publié lundi sur des entreprises ayant fait l'objet de plaintes à la CNT, la présence d'une filiale de Quebecor Media détonnait. La moitié des entreprises qui y figurait - les Couche-Tard, Walmart, Sears, Home Depot et Dollarama - est plutôt spécialisée dans le secteur du commerce de détail. Ce type d'activité, intensif en main-d'oeuvre et aux prises avec un taux de roulement de personnel élevé, est effectivement susceptible d'être l'objet de plaintes à la CNT.

Sun Media a communiqué lundi avec la Commission des normes du travail afin de clarifier la situation.

Hier, la CNT a confirmé à La Presse les prétentions de Sun Media, à savoir que 168 plaintes pécuniaires ont été jugées irrecevables quelques jours après leur dépôt, pour des raisons techniques. Ces plaintes ont été déposées concernant la fin des activités d'encartage à l'expédition au Journal de Montréal en 2008. Comme ces employés syndiqués n'avaient pas épuisé tous les recours prévus dans leur convention collective avant de se plaindre à la CNT, les plaintes ont été jugées non recevables.

Sun Media et la CNT s'entendent pour dire que ces 168 plaintes n'ont jamais été transmises à l'employeur en raison de leur irrecevabilité et que ce dernier ignorait donc, jusqu'à la publication de notre tableau, leur existence.

En soustrayant ces 168 plaintes, il en reste 72 pour un groupe de plus de 6000 employés, et ce pendant plus de 6 ans.

De ces 72 plaintes restantes, 11 pour licenciement sans cause juste et suffisante font suite «aux congédiements en relation avec les violations de l'ordonnance d'outrage au tribunal pendant le conflit de travail entre le STIJM et le Journal de Montréal», explique dans un courriel Serge Sasseville, vice-président Affaires corporatives et institutionnelles de Quebecor Media.

Lorsqu'on l'a jointe vendredi dernier lors de la préparation de notre article, Quebecor Media soutenait que l'information que La Presse avait obtenue de la CNT en vertu de la loi d'accès à l'information était de nature confidentielle et n'était pas du domaine public.