Plusieurs dizaines d'emplois de techniciens chez Bell Canada, à Montréal, seraient délocalisés en Tunisie, dénonce leur syndicat.

D'abord, une trentaine d'entre eux seraient touchés, mais ultimement peut-être 116 techniciens perdraient ainsi leur emploi, a précisé en entrevue Michel Ouimet, vice-président directeur du Syndicat canadien des communications de l'énergie et du papier (SCEP), affilié à la FTQ. Tout dépendra «des résultats du sous-traitant», a-t-il dit.

Jusqu'ici, le phénomène du transfert d'emplois vers des sous-traitants, au Québec, avait surtout touché les employés de bureau de Bell, qui sont membres du même grand syndicat, a noté M. Ouimet. «C'est la première fois» que des techniciens sont touchés ici, a-t-il affirmé.

En Ontario, le même phénomène était survenu l'an dernier, a-t-il noté.

Les postes des techniciens québécois seront transférés outre-mer, cette fois en Tunisie, pour des raisons d'économie. «Quand on a demandé pourquoi, la seule raison (qu'on nous a donnée) c'est une question de coût. Évidemment, nos techniciens, ce sont des gars d'expérience qui sont au Centre de vérification. Et ils ont de bons salaires comparativement à ce qui peut être payé outre-mer», a rapporté M. Ouimet.

Le salaire des techniciens québécois varie de 20 $ à 35 $ l'heure au sommet de l'échelle de 11 échelons, a-t-il précisé.

Les techniciens visés par l'annonce de Bell Canada sont chargés de la vérification technique du service Internet de Bell. Ceux-ci ont manifesté, mardi midi, devant l'immeuble où ils travaillent, au centre-ville de Montréal.

M. Ouimet a ajouté que plusieurs des techniciens qui conserveront leur emploi verront aussi leurs heures de travail réduites, «pratiquement divisées par deux». «Ce sont nos plus jeunes techniciens. À 18 heures par semaine, il n'y a pas personne qui peut maintenir son emploi avec si peu d'heures. Ces techniciens-là vont probablement quitter», a-t-il déploré.

Du côté de Bell, on confirme que les employés ont été avisés la semaine dernière des changements au sein de l'équipe du Centre de vérification. On affirme toutefois qu'«aucun employé à temps plein n'est touché», mais que les heures de travail des employés permanents à temps partiel «seraient graduellement réduites».

Bell objecte que «tous ces changements respectent les ententes collectives» - ce qu'a confirmé M. Ouimet, du syndicat.

Le service des relations avec les médias de Bell ajoute que «tous les efforts seront mis en place pour minimiser l'impact sur ces employés».

Pour ce qui est de la tendance au recours à la sous-traitance, Bell indique que «comme nos compétiteurs, nous sous-traitons certaines de nos activités de vérifications et autres, mais nous n'avons pas de commentaires à faire à propos de cette situation précise».