L'action Apple (AAPL) baissait très légèrement jeudi à l'ouverture de la Bourse de New York, les investisseurs s'interrogeant sur l'avenir à long terme du géant informatique après la mort de Steve Jobs, même si les analystes affichaient leur confiance dans l'équipe dirigeante.

Vers 9h45, soit 15 minutes après l'ouverture de Wall Street, l'action cédait 0,37% ou 1,41$ à 376,84$ US sur les échanges électroniques du Nasdaq.

Le groupe a annoncé mercredi soir la mort de Steve Jobs, 56 ans, qui avait cofondé la marque à la pomme dans un garage en 1976 et avait orchestré le lancement de tous ses produits vedettes, de l'ordinateur Mac à l'iPad.

«Apple est son héritage comme Disney est celui de Walt Disney et GE celui de Thomas Edison. La culture d'innovation, de penser différemment, de la prise de risque va survivre», a estimé Shaw Wu, analyste de Sterne, Agee & Leach.

«Le défi et l'opportunité qui se présentent pour Apple, ce sera de maintenir cette culture. La bonne nouvelle, c'est que Steve a mis en place une équipe solide en place», a-t-il ajouté.

En congés maladie depuis janvier, Steve Jobs avait démissionné le 24 août dernier, au profit de son numéro deux Tim Cook, employé d'Apple depuis 1998. Il travaillait depuis des années pour délocaliser les usines, coordonner la distribution et renforcer les profits que tire le groupe de la vente de ses iPod, iPhone, iPad et autres iMac en s'assurant que les produits frappés de la pomme ne croupissaient pas dans des entrepôts.

«Tim Cook est hautement qualifié pour son nouveau rôle de directeur général et dispose d'une équipe de direction solide et de talent pour la gestion de la chaîne d'approvisionnement, le design du matériel et des logiciels et de la promotion des produits», a commenté Michael Walkley, de Canaccord.

«Même si la passion, la créativité et son oeil acéré pour capter les goûts des consommateurs vont manquer, nous pensons que M. Jobs et l'équipe dirigeante d'Apple ont bâti une base de talent sans équivalent et une culture d'entreprise qui posent les bases du succès et de l'innovation à l'avenir», a-t-il ajouté.

Tim Cook avait subi mardi son baptême du feu avec la présentation de la nouvelle génération du téléphone multifonctions iPhone, une prestation jugée terne par certains observateurs, habitués aux spectacles menés par Steve Jobs.

«Avec Jobs, on serait partis en pensant que l'iPhone 4S était meilleur qu'il ne l'est. Dans ce cas, les gens sont partis en se disant qu'il était moins bien qu'il ne l'est», a estimé Rob Enderle, analyste indépendant, pour qui Apple a perdu de sa «magie».

Tim Cook s'était mis relativement en retrait, après avoir énuméré les succès déjà accomplis, laissant le directeur marketing Phil Schiller expliquer les fonctions du nouveau téléphone.

«En fin de compte, les gens n'achètent pas les produits en raison de Steve Jobs, mais pour ce que ces produits peuvent faire pour eux», a tempéré Tim Bajarin, de Creative Strategies.