Un dirigeant de la banque centrale des États-Unis (Fed), Dennis Lockhart, a estimé mercredi que le désendettement du secteur privé aux États-Unis allait encore peser sur la croissance économique du pays pendant un certain temps.

«Quand les économies sont dans ce processus de désendettement, elles ne peuvent croître aussi rapidement qu'elles le feraient normalement», a estimé M. Lockhart lors d'un discours en Louisiane, selon le texte transmis à la presse.

Or les États-Unis sont dans une telle phase depuis 2008-2009, a-t-il rappelé. Les ménages tentent de réduire leur recours au crédit et le poids de leurs remboursements d'emprunts immobiliers par rapport à leurs revenus, tandis que les entreprises cherchent à mettre des liquidités de côté.

«Le rééquilibrage prend du temps», a noté le dirigeant de la branche de la Fed à Atlanta.

Il a cité des recherches du cabinet de consultants McKinsey selon lesquelles les phases de désendettement après les crises financières prenaient en moyenne «environ six ans et demi».

«La dette rapportée au PIB aux États-Unis a atteint son pic au premier trimestre de 2009. En vertu de cette norme, nous sommes beaucoup plus près du début que de la fin du processus de désendettement», a prévenu M. Lockhart.

Il a expliqué que cela justifiait le maintien d'une politique monétaire très généreuse. «Pour soutenir la reprise, des taux d'intérêt faibles et des liquidités abondantes contribuent à encourager les dépenses chez les consommateurs et les entreprises», a-t-il dit.

«Toutefois il importe que la politique monétaire ne soit pas vue comme une panacée», a-t-il ajouté.

«Le type d'ajustements structurels que j'ai évoqués aujourd'hui prennent du temps, et je suis parfaitement conscient que le fait de pousser au-delà de ce que peut raisonnablement permettre la politique monétaire comporte le risque de créer de nouveaux déséquilibres et distorsions», a conclu M. Lockhart.