Le gouvernement Charest est «préoccupé» par les «turbulences» économiques provoquées par l'abaissement de la cote de crédit des États-Unis et la crise de l'endettement en Europe. Les exportations québécoises «souffrent un peu» en ce moment, a confirmé le ministre des Finances, Raymond Bachand cet avant-midi.

Il a en effet indiqué que «ce qui se passe sur la planète affecte la partie de notre économie qui est exportatrice». Rappelons que les États-Unis et l'Europe représentent 80% des marchés d'exportation du Québec.

Pour l'instant, le grand argentier du gouvernement maintient à 2% ses prévisions de croissance économique pour l'année en cours. «S'il y a un impact, ce sera pour 2012», a-t-il dit, soulignant que les prévisions de croissance aux États-Unis pour cette année-là sont revues à la baisse.

«On ne vit pas sur une autre planète. On est conscient des enjeux. On est préoccupés par la situation américaine», a affirmé de son côté le ministre du Développement économique, Clément Gignac, à l'entrée d'une réunion du conseil des ministres.

Les deux ministres ont toutefois martelé que «le Québec continue de s'en tirer mieux qu'ailleurs». Le taux de chômage est bas, les investissements privés sont «en croissance», «la consommation va bien», ont-ils fait valoir. M. Gignac a souligné que le Québec profite du «boom» des ressources naturelles et tente de se tourner de plus en plus vers les marchés asiatiques, «locomotive de la croissance mondiale». Le premier ministre Jean Charest fera une mission commerciale en Chine et au Japon cet automne.

Raymond Bachand a souligné que trois agences de notation ont confirmé récemment la cote de crédit du Québec -Fitch, DBRS et Japan Credit Rating. La crise actuelle est différente de celle d'il y a deux ans, car elle repose sur un problème de «confiance dans les finances publiques des gouvernements», a noté le ministre. Or, a-t-il ajouté, le Québec a un plan depuis deux ans en vue de revenir à l'équilibre budgétaire en 2013-14. «Notre plan est crédible. Et on le réalise», a-t-il dit, confirmant que la cible de 2013-14 est maintenue. Il a ajouté que le déficit a été moindre que prévu en 2009-10, et que les données préliminaires laissent croire que ce sera la même chose pour 2010-11.

Raymond Bachand a refusé de discuter de l'impact des soubresauts boursiers sur la Caisse de dépôt et placement. Elle présentera les résultats des six premiers mois de l'année plus tard ce mois-ci.

«Je n'ai pas d'inquiétudes sur le rendement relatif de la Caisse de dépôt», s'est-il contenté de dire.