Deux millions de nouveaux abonnés depuis un an. Une facture moyenne d'environ 1$ de moins par mois. À première vue, les nouveaux acteurs de l'industrie de la téléphonie sans fil, dont Vidéotron et Public Mobile au Québec, semblent avoir tenu leurs promesses, selon un rapport du CRTC dévoilé hier.

> Suivez Vincent Brousseau-Pouliot sur Twitter

En 2010, une année où plusieurs entreprises ont fait leur entrée dans la lucrative industrie de la téléphonie sans fil, le Canada a gagné 2 millions de nouveaux abonnés tout en diminuant la facture moyenne par utilisateur. «Il y a plus d'options sur le marché avec les nouvelles entreprises comme Vidéotron et Public Mobile. C'est moins cher et les gens en ont plus pour leur argent», dit Iain Grant, directeur général du SeaBoard Group, firme montréalaise de consultation dans le secteur technologique.

Le nombre d'abonnés à la téléphonie sans fil est passé de 23,8 en 2009 à 25,8 millions l'an dernier, une hausse de 8,5%. Il y a maintenant deux fois plus de clients au pays avec un téléphone sans fil qu'avec une ligne de téléphone fixe à la maison (25,8 millions contre 12,6 millions).

«C'est encourageant de voir qu'un si grand nombre de Canadiens adoptent les services internet et les services sans fil», a dit le président du CRTC, Konrad von Finckenstein, par voie de communiqué.

Les nouveaux fournisseurs de téléphonie sans fil, dont Vidéotron et Public Mobile au Québec ainsi que Wind Mobile en Ontario, sont allés chercher 25% des nouveaux clients de l'industrie, surtout en abonnements prépayés. Après un an en affaires, ils détiennent ensemble 2% des clients au pays.

En 2007, le gouvernement fédéral a réservé 40% de la nouvelle capacité de bande passante en téléphonie sans fil à de nouvelles entreprises, de façon à diminuer l'emprise de Bell, TELUS et Rogers et à réduire la facture du consommateur. Selon les chiffres du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) dévoilés hier, la facture moyenne par utilisateur a diminué de 1,6% l'an dernier, passant de 58,81$ à 57,86$.

La facture reste néanmoins élevée comparativement aux autres grands pays industrialisés. Des six pays étudiés par le CRTC, seul le Japon est plus dispendieux (57$, contre une moyenne ajustée de 56$ pour le Canada). Les Américains (50$), les Britanniques (30$), les Français (44$), les Allemands (27$) et les Italiens (23$) paient tous moins cher en moyenne pour leur téléphone sans fil.

Alors que la téléphonie sans fil a le vent dans les voiles au pays, on ne peut en dire autant de la traditionnelle ligne résidentielle, dont la popularité a baissé de 0,9% l'an dernier pour se chiffrer à 12,6 millions d'abonnés.

Haute vitesse

Les Canadiens sont aussi plus nombreux à utiliser l'internet haute vitesse. Selon le CRTC, la proportion d'abonnements à une vitesse de téléchargement d'au moins 5 mégabits par seconde (Mb/s) est passée de 44% à 52% l'an dernier. Vidéotron définit la haute vitesse à 8 Mb/s en aval. Environ 77% des 13,4 millions de foyers au pays ont un abonnement internet.

Les Canadiens ont une vitesse de téléchargement moyenne de 5,5 Mb/s sur leur connexion internet à la maison, ce qui leur confère le deuxième rang du classement international du CRTC derrière le Japon, mais devant les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne.

«Le rapport confirme que le Canada est un leader mondial en matière de télécommunications, dit Marie-Ève Francoeur, porte-parole de Bell. La vaste majorité des Canadiens ont accès aux meilleurs réseaux du monde. La croissance dans les abonnements démontre clairement que les offres de données canadiennes sont abordables.»

En moyenne, un Canadien télécharge 14,8 gigaoctets de données par mois, soit l'équivalent de 20 films.

En 2010, les revenus des entreprises des télécoms - comprenant l'accès internet, la téléphonie, la radio et la télévision - ont augmenté de 3,6% pour atteindre 57,4 milliards de dollars.