Le groupe internet américain Yahoo! a une nouvelle fois déçu les investisseurs mardi avec un nouveau reflux de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre et des prévisions inférieures aux attentes, en dépit de la hausse de 11% du bénéfice net trimestriel, à 236,97 millions de dollars.

Rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels, le bénéfice revient à 19 cents, juste au-dessus des 18 cent qu'attendaient les analystes. Le chiffre d'affaires, hors commissions versées aux sites partenaires, baisse de 5% à 1,08 milliard de dollars, alors que les analystes tablaient sur un reflux limité à 2%.

En outre le groupe de Sunnyvale, en Californie, a avancé des prévisions en retrait sur ce qu'avaient escompté les analystes: le chiffre d'affaires hors commissions reversées est attendu entre 1,05 et 1,1 milliard de dollars au troisième trimestre, contre 1,12 milliard de dollars attendu par le marché jusqu'à présent.

L'action chutait de 1,51% à 14,37 dollars dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse, alors qu'elle a déjà perdu 4,50% depuis un an, une performance qui contraste largement avec le marché (hausse de 21,86% des valeurs de l'indice S&P 500).

L'annonce à la fin d'une téléconférence avec des analystes que le groupe «croit pouvoir parvenir à une croissance du chiffre d'affaires en 2012» n'a pas suffi à rasséréner.

La directrice générale Carol Bartz, de plus en plus contestée, a concédé lors de la téléconférence que ces résultats étaient «mitigés», avec «du bon, de l'encourageant et du non satisfaisant».

Les revenus provenant des encarts publicitaires ont progressé de seulement 5% à 467 millions de dollars, alors que ceux provenant des recherches de sites sponsorisés ont reculé de 15% - un reflux attendu et moins marqué qu'au premier trimestre, lié au partenariat conclu en 2009  avec Microsoft.

«La mollesse des recettes tirées des bannières publicitaires (encarts illustrés)» a été imputée «entièrement» au marché américain, qui «n'a pas eu les performances attendues», spécialement en juin.

Cette contre-performance a été mise sur le compte de la «réorganisation» de la force de vente, qui a entraîné des changements de cadres à qui «il faudra du temps pour être dans le rythme», a dit Mme Bartz, tout en promettant que ces perturbations de court terme déboucheraient sur «une plus forte croissance des bannières à l'avenir».

Aux termes de cette alliance, le géant de Redmond fournit la technologie et les algorithmes qui sont à la base des moteurs de recherche, tandis que Yahoo! fournit la force de vente publicitaire.

Parmi les points positifs, Mme Bartz a noté que Yahoo! avait «fait de nets progrès dans la recherche (sur internet) et vu une forte croissance de la participation des internautes aux sites médias» du groupe.

Elle a également évoqué une nouvelle fois les épineuses discussions menées avec ses partenaires japonais Softbank et chinois Alibaba, faisant état de «progrès substantiels».

Ces négociations font suite au transfert de propriété d'Alipay, société de paiements en ligne qui appartenait à Alibaba, dont Yahoo! possède environ 40%, à une compagnie chinoise largement contrôlée par le patron d'Alibaba, Jack Ma.