Rupert Murdoch, le directeur général et fondateur de groupe de médias News Corp (NWS), au coeur d'un énorme scandale en Grande-Bretagne, envisage de lâcher les rênes de son entreprise depuis plus d'un an, rapportait lundi le Wall Street Journal.

«Avant même que ne surgisse le scandale ces semaines-ci, le vieux Murdoch envisageait de démissionner de son poste de directeur général en faveur de Chase Carey, directeur de l'exploitation du groupe», écrit le journal sur son site internet, citant des sources proches du dossier.

M. Murdoch est âgé de 80 ans. «En vertu de ce scénario, M. Murdoch resterait président», ajoute le journal, détenu par News Corp.

«Un tel changement - à l'étude depuis plus d'un an, selon une source proche du dossier - aurait sans doute peu d'effet sur le groupe au jour le jour, mais aurait une importance symbolique énorme», estime l'auteur de l'article.

De citoyenneté australienne et américaine, Rupert Murdoch, un des plus puissants magnats de presse de la planète, doit s'expliquer mardi devant des élus britanniques.

Il est convoqué devant les dix députés de la commission des médias à la chambre des Communes en compagnie de son fils James, 38 ans, et de sa protégée, Rebekah Brooks, 43 ans, «la reine des tabloïds» déchue pour répondre du scandale des écoutes téléphoniques menées pendant des années par News of the World.

Ce tabloïd, que News Corp a fermé il y a quelques jours est accusé d'avoir piraté depuis 2000 les messageries de quelque 4000 personnes, dont des politiciens, célébrités, et aussi celle d'une écolière assassinée.

Cette affaire suscite une indignation très forte en Grande-Bretagne, où elle éclabousse aussi Scotland Yard et le gouvernement de David Cameron, et dans le monde entier.

Pour le Wall Street Journal, «même si M. Murdoch décide» de céder la place, «il ne le ferait pas maintenant», devrait attendre «plusieurs mois» que la fureur publique soit retombée.