Rupert Murdoch, à la tête du géant des médias News Corp., a assuré, dans un entretien publié jeudi, que son groupe gérait «extrêmement bien» le scandale des écoutes téléphoniques qui l'ébranle en Grande-Bretagne, et qu'il allait s'en remettre.

Le magnat australo-américain des médias a aussi indiqué qu'il allait mettre en place un comité indépendant «pour enquêter sur chaque inculpation pour conduite abusive» portée par la justice à l'encontre de son groupe.

Rupert Murdoch, 80 ans, s'exprimait dans un entretien publié jeudi par le Wall Street Journal, propriété de News Corp., pour la première fois de manière significative en public depuis le début du scandale, selon le quotidien.

Il a souligné que les dommages subis par News Corp. en Grande-Bretagne, où le groupe a été contraint de fermer soudainement la semaine dernière le tabloïde dominical News of the World, «ne constituent pas quelque chose dont on ne peut pas se remettre». «Nous avons la réputation de faire du très bon travail dans ce pays», a-t-il assuré.

Le tabloïde est accusé d'avoir pratiqué à grande échelle des écoutes téléphoniques dans les années 2000. Quelque 4000 personnalités de tous horizons, mais aussi des proches d'une fillette assassinée et de soldats tués en Irak et en Afghanistan, pourraient avoir été écoutés, selon la police.

Le magnat des médias a affirmé que News Corp. gérait la crise «extrêmement bien et à tout point de vue», reconnaissant avoir seulement réalisé quelques «erreurs mineures».

Il a aussi défendu la manière dont son fils James, 38 ans, et numéro trois du groupe, gérait le scandale.

Face à celui-ci, News Corp. a été contraint de retirer son offre de rachat complète du bouquet de chaînes satellitaire BskyB au Royaume-Uni.

«Je pense qu'il a agi aussi rapidement qu'il l'a pu, au moment où il a pu», a affirmé Rupert Murdoch à propos de son fils cadet.

Il a aussi fermement démenti les informations affirmant qu'il pourrait envisager de vendre certains de ses journaux. «C'est n'importe quoi», a-t-il dit. «Vraiment et totalement n'importe quoi».

Dans le cadre de ce scandale, Rupert Murdoch et son fils ont finalement accepté jeudi de se soumettre à la convocation pressante des députés britanniques, désireux de les interroger la semaine prochaine sur cette affaire.

Aux États-Unis, la police fédérale a annoncé jeudi avoir lancé une enquête sur des écoutes téléphoniques présumées menées par News Corp. sur le sol américain.