L'activité a ralenti en juin dans les services aux États-Unis mais pas les embauches, selon l'indice des directeurs d'achats de ce secteur publié mercredi par l'association professionnelle ISM.

L'ISM «non manufacturier» a reculé de 1,3 point par rapport à mai, pour s'établir à 53,3%, alors que les analystes attendaient une baisse un peu moins marquée, à 54,0%, selon leur prévision médiane.

La baisse de l'indice traduit le fait que l'activité a progressé pour le 19e mois d'affilée mais à un rythme plus lent qu'en mai.

Le recul de l'ISM a été tiré par un net ralentissement de la progression des commandes nouvelles ayant entraîné une baisse des carnets de commandes pour la première fois en six mois.

À l'inverse, la composante de l'indice mesurant l'emploi s'est améliorée pour atteindre son niveau le plus haut du deuxième trimestre, ce qui est censé correspondre à une poursuite des embauches pour le 10e mois d'affilée, à un rythme très légèrement plus rapide qu'en mai.

L'indicateur de l'ISM englobe les services au sens large puisqu'il prend en compte, en plus du secteur tertiaire, l'agriculture, la construction et les services d'utilité publique comme l'eau et l'électricité, soit plus des trois quarts de l'activité économique américaine.

L'ISM services n'a pas apporté la bonne surprise qu'espéraient certains analystes après l'accélération de l'activité des usines dont avait témoigné vendredi l'ISM manufacturier, alors que tout semblait indiquer que juin avait été un mauvais mois pour l'industrie du pays.

À deux jours de la publication des chiffres officiels de l'emploi pour le mois de juin, plusieurs analystes estiment que les données de l'ISM semblent conforter l'estimation selon laquelle les embauches devraient s'être reprises dans l'ensemble du pays après leur chute de mai.

«Sur la base des informations de cette publication, nous ne voyons aucune raison de changer notre estimation de 100 000 créations d'emplois privés en juin», écrivent les analystes de RDQ Economics dans une note.

«Nous somme très heureux de voir que la composante emploi de l'ISM a tenu», note pour sa part Ian Shepherdson, du cabinet HFE, pour qui, elle pourrait annoncer 200 000 créations d'emplois dans le secteur privé par mois à l'avenir si elle se maintient.

Reste que, selon leur prévision médiane, les analystes estiment que le rapport sur l'emploi du département du Travail ne devrait faire apparaître que 80 000 créations d'emplois dans le pays en juin, du fait de nouvelles suppressions de postes dans le secteur public, ce qui ne permet d'espérer aucune baisse du taux de chômage, actuellement à 9,1%.

Plusieurs analystes estiment que les deux indicateurs ISM restent à des niveaux laissant croire à une amélioration de la croissance économique américaine au deuxième semestre après le ralentissement des six premiers mois de l'année.

L'ISM note néanmoins dans un communiqué que les opinions des directeurs d'achats interrogés sur la conjoncture étaient «variées» et «différentes d'un secteur ou d'une entreprise à l'autre».

«L'inquiétude majeure touche à l'instabilité des prix», ajoute l'association.