L'alimentation fine est en vogue et le marché Atwater veut conserver sa clientèle devant une concurrence toujours plus féroce. La corporation qui gère le marché public vient d'allonger 350 000$ pour une expansion qui verra 10 nouveaux commerçants s'établir à l'extérieur du vaste immeuble Art déco.

Les nouveaux stands, qui seront ouverts au cours des prochains jours, portent à environ 65 le nombre de commerces qui brassent des affaires au marché, dans l'arrondissement du Sud-Ouest.

Au cours des dernières semaines, des entrepreneurs ont étendu des canalisations et le réseau électrique sous un ancien stationnement situé au nord du marché, en bordure de l'avenue Atwater. Ils y ont érigé une structure métallique qui accueillera bientôt une rôtisserie, une crêperie, une charcuterie, une poissonnerie, bref, 10 nouveaux étals extérieurs.

Le marché Atwater reçoit chaque année de 1 à 1,5 million de visiteurs, calcule la Corporation de gestion des marchés publics de Montréal, l'organisme qui administre les trois marchés appartenant à la Ville, Atwater, Jean-Talon et Maisonneuve.

Mais cette affluence n'a pas augmenté au cours des dernières années, même si le succès des Josée di Stasio, Louis-François Marcotte et autres Daniel Pinard a stimulé la demande pour des aliments fins.

Une clientèle courtisée

L'expansion permettra de conserver une clientèle qui est de plus en plus courtisée par la concurrence, explique Benoît Gagnon, directeur des opérations à la Corporation.

«On a voulu revitaliser, ajouter de la nouveauté au marché Atwater parce qu'on sait fort bien que dans le commercial, s'il n'y a rien de nouveau dans un cycle de vie de trois à cinq ans, la clientèle stagne et va voir ailleurs», dit-il.

Les fruiteries et les supermarchés sont en effet de plus en plus nombreux à reproduire l'expérience du marché public. Ces détaillants peaufinent leurs présentoirs, embellissent leurs locaux et offrent des produits frais de haute qualité.

«L'effet d'engouement pour l'alimentaire se répercute sur le plan de la concurrence, résume-t-il. Si vous regardez les supermarchés il y a une dizaine d'années, les étalages étaient des étagères beiges en aluminium. Aujourd'hui, il y a des planchers en bois franc, des comptoirs de bois. La formule du marché public s'est fait copier, même si le contact avec le producteur n'est pas toujours là.»