Les Américains ont consacré toutes leurs augmentations de revenus du mois de mars à la consommation, selon des chiffres publiés vendredi à Washington par le département du Commerce.

Les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 0,6% par rapport à février, en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué le ministère.

C'est un peu plus que ne le pensaient les analystes, dont l'estimation médiane donnait une hausse des dépenses des ménages de 0,5%.

En février, la hausse de la consommation s'était nettement accélérée, à 0,9%, selon la nouvelle estimation du ministère, revue en hausse de 0,2 point.

La hausse de la consommation de mars a été rendue possible par une augmentation des revenus des Américains, de 0,5%, selon les données du ministère.

C'est un peu plus que ne le pensaient les analystes, dont la prévision médiane donnait une hausse de 0,4%, comme le mois précédent, où la progression des revenus avait nettement ralenti.

Compte tenu du fait que la hausse des dépenses des ménages a été égale à celle de leur revenu disponible (après impôts et prélèvements sociaux), leur taux d'épargne est resté stable, à 5,5%, indique le ministère.

Les chiffres du ministère montrent par ailleurs que l'inflation s'est accélérée pour le quatrième mois d'affilée aux États-Unis, selon l'indice des prix associés aux dépenses de consommation des ménages (PCE).

Cet indice, qui sert de référence à la banque centrale (Fed), a progressé de 1,8% en glissement annuel en mars alors qu'il ne témoignait encore que d'une inflation de 1,0% en novembre.

La Fed a indiqué mercredi qu'elle jugeait souhaitable une inflation comprise entre 1,7% et 2,0% par an.

Son président, Ben Bernanke, a averti qu'après avoir été trop basse pendant plusieurs mois, la hausse des prix devrait dépasser bientôt l'objectif de la Fed.

Mais cela n'alarme pas outre mesure la banque centrale. Celle-ci reste en effet persuadée que les effets du renchérissement du pétrole et des matières premières sur les prix ne devraient être que «passagers».

Elle en veut pour preuve notamment que l'inflation de base (hors alimentation et énergie) reste plutôt stable et contenue.

Selon les chiffres du ministère, la hausse des prix hors alimentation et énergie, qui avait touché un point bas historique à 0,7% sur un an en décembre est restée stable en mars, à 0,9%.

Quoi qu'il en soit, la hausse des prix se fait sentir au quotidien pour les Américains. Cela a des effets sur la croissance économique du pays, qui se mesure en termes réels, c'est-à-dire hors effets des variations de prix.

Celle-ci a ralenti à 1,8% au premier trimestre, selon la première estimation officielle publiée jeudi, contre 3,1% pendant l'automne, sous l'effet, entre autres, d'un net ralentissement de la hausse des dépenses de consommation, néanmoins moins fort que ne le craignaient les analystes.

La consommation est le moteur traditionnel de l'économie américaine.