Le conglomérat BCE (T.BCE) se dit prêt à payer une prime allant de 142,7 millions à 220,8 millions de dollars afin de convaincre les autorités réglementaires d'autoriser son rachat de CTV pour 1,3 milliard.

Devant le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), le chef de la direction de BCE, George Cope, a indiqué que cette somme servirait à financer la production de contenu canadien.

M. Cope a par ailleurs indiqué que BCE était prête à rendre le contenu de CTV disponible à ses concurrents, qui pourraient ainsi le redistribuer à leurs abonnés par l'entremise de la vidéo sur demande, d'internet ou de téléphones mobiles.

«Cela signifie que nous sommes prêts à faire des affaires pour ce qui est de la distribution des produits», a affirmé M. Cope au CRTC.

Selon M. Cope, la société mère de Bell Canada a mis la main sur les actifs de CTV qu'elle ne détenait pas pour empêcher ses concurrents du câble comme Rogers [[|ticker sym='T.RCI.B'|]] et Quebecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]] de détenir l'ensemble du contenu.

«Nous ne voulons pas devoir acheter tout notre contenu chez nos concurrents», a-t-il affirmé, ajoutant que «d'autres fournisseurs de services voudront obtenir notre contenu et nous seront prêts à leur fournir sur une base commerciale».

L'entreprise dit toutefois s'attendre à une attitude réciproque de leur part.

«Je vous dirai avec certitude que si nous n'obtenons pas de réciprocité des autres fournisseurs de contenus, nous agirons conséquemment.»

Cette déclaration s'adressait clairement à Quebecor, qui refusait jusqu'à tout récemment de permettre la diffusion des émissions de TVA sur des plateformes appartenant à ses concurrents.

Le CRTC tient des audiences cette semaine pour déterminer s'il accordera son feu vert au rachat de CTV par BCE. Sa décision sera rendue dans 35 jours.

Le président du CRTC, Konrad von Finckenstein, a demandé à M. Cope si BCE empêcherait ses concurrents d'utiliser une partie de son contenu.

M. Cope a convenu que, «de temps en temps», BCE pourrait conclure certaines ententes d'exclusivité avec les fournisseurs de contenu, notant que le service sans fil de Bell fournit un accès exclusif aux parties de football américain de la NFL.

En plus de son réseau de télévision généraliste en anglais, CTV regroupe la chaîne sportive RDS, qui détient le droit exclusif de diffuser les parties du club de hockey Canadien de Montréal.

Mais BCE n'adopterait pas de comportement anticoncurrentiel, a assuré M. Cope.

«Nous n'en avons pas encore été le propriétaire pour une journée et malgré tout, certains présument que nous allons faire quelque chose qui n'est pas dans l'intérêt du marché canadien et nous devrions dire que ce n'est pas du tout notre stratégie», a fait valoir M. Cope.

«Notre stratégie, bien franchement, était de nous assurer que l'industrie du contenu n'était pas contrôlée à 100% par l'industrie du câble.»