Il est français. Il adore Montréal. Et après avoir vu Theratechnologies (T.TH) céder les droits sur son médicament-vedette à une multinationale, il pourrait bien amener la société à commercialiser elle-même ses produits la prochaine fois.

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John-Michel Huss, le nouveau patron de Theratechnologies, a profité hier de sa première journée de boulot pour se présenter aux investisseurs. L'homme prend la relève d'Yves Rosconi trois semaines après que l'Egrifta, le médicament-vedette de la biotech montréalaise, eut été approuvé pour la commercialisation aux États-Unis.

«J'ai toujours voulu travailler dans une position où je peux accélérer la croissance d'une entreprise», a dit celui qui a occupé des postes de direction dans des sociétés comme Merck & Co, Hoffman-La Roche et Sanofi-Aventis autant en Allemagne et au Canada qu'en Suisse et en France.

M. Huss a été discret sur la stratégie future de Theratechnologies, affirmant qu'il avait besoin de temps pour analyser l'entreprise et rencontrer les employés. Après des années à investir en RD, la biotech entame maintenant le virage commercial. M. Huss a promis d'en dire davantage sur la façon de négocier ce changement en janvier.

En entrevue à La Presse Affaires, il a toutefois confirmé qu'après avoir percé le marché américain, Theratechnologies annoncera la signature d'une entente avec un nouveau partenaire en vue de commercialiser l'Egrifta dans un autre «marché d'importance» d'ici la fin de l'année.

Mais cette stratégie de confier la commercialisation à des partenaires pourrait bien changer si Theratechnologies parvient à faire approuver d'autres produits dans le futur.

«Pour la première indication, je ne vois pas comment on pourrait faire différemment. Mais à long terme, je pense que vous pouvez entendre mon enthousiasme. Je ne travaillerai pas toute ma vie avec des partenaires», a lancé le nouveau président.

Recruté par un chasseur de têtes international, M. Huss dit s'être laissé convaincre par le potentiel de Theratechnologies, qu'il a décrit comme une «superstar» du monde des biotechnologies.

«Cette année, il y aura peut-être 15 admissions à la FDA (la Food and Drug Administration, qui a approuvé le produit de Theratechnologies aux États-Unis). Alors on fait partie d'un petit club très sélect. J'insiste sur le fait que ce qu'a fait Theratechnologies est un exploit.»

L'autre raison qui a poussé M. Huss à accepter le poste est Montréal, une ville où il a travaillé pendant trois ans pour Sanofi-aventis.

«Tout le monde aime le Canada et tout le monde aime Montréal et je confirme la règle! C'est un bel endroit pour vivre quand on a des enfants», dit celui qui en a quatre.