XM Canada et Sirius Canada veulent fusionner. Si le CRTC donne son aval à la transaction (entièrement en actions), celle-ci serait évaluée à 520 millions de dollars, avec une dette à long terme de 130 millions. Cette décision est une façon d'assurer la pérennité de la radio satellite face à une concurrence toujours plus lourde dans le divertissement audio, estiment les dirigeants de XM et Sirius.

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Une fois jointes, les deux entreprises aux quelque 130 canaux chacune (musique, sport, radio parlée) pour le moment compteraient en tout 1,7 million d'abonnés. Ceux-ci payent présentement environ 15$ par mois. «Cette stratégie nous permettra d'offrir une meilleure programmation. Nos abonnés vont bénéficier d'un meilleur produit, estime Mark Redmond, PDG de Sirius Canada. Mais surtout, cette fusion créera une solide plateforme pour d'éventuelles innovations.»

«C'est une situation gagnante tant pour les consommateurs que pour les actionnaires», ajoute Michael Moskowitz, PDG de XM Canada.

On peut toutefois se demander jusqu'à quel point la fusion donnera un élan à la nouvelle entreprise dont la technologie laisse encore plusieurs consommateurs indifférents. Au début de février 2009, aux États-Unis, on annonçait que l'entreprise fusionnée risquait de se mettre sous la protection de la Loi sur les faillites, car elle devait plus de 1 milliard à ses créanciers, dont 300 millions rapidement. Et ce, huit mois à peine après que XM et Sirius eurent uni leurs noms là-bas. Puis, l'entreprise aux 20 millions d'abonnés a trouvé un sauveur en Liberty Media Corp., qui a accepté de prêter 530 millions de dollars.

La fin de la crise économique a ensuite donné espoir de voir grandir le nombre d'abonnés, des contrats XM et Sirius étant négociés avec les constructeurs automobiles.

À l'époque Michael Moskowitz se distançait de la situation américaine. Mais hier, en conférence de presse téléphonique, John Bitove, président du conseil de la future entité, a laissé entendre que la fusion annoncée hier est la prochaine étape la plus logique, les entreprises d'ici étant partiellement détenues par les États-Unis. «Ça amènerait de la confusion de rester séparés au Canada», pense-t-il.

En octobre, XM Canada a déclaré des pertes de 34,7 millions de dollars, soit 7% moins élevées qu'à la même période un an plus tôt. L'entreprise a aussi rapporté des revenus de 56,6 millions, en hausse de 8%, et une augmentation du nombre d'abonnés de 13,5% pour s'établir à 432 200. Par ailleurs, en 2010, les contrats signés par les propriétaires de voitures représentent 68,8% de tous les abonnements.

Sirius Canada, qui n'est pas en Bourse, appartient à 40% à la Société Radio-Canada et 40% à Slaight Communications.