Discrètement, progressivement, le titre de CAE (T.CAE) reprend de l'altitude à la Bourse de Toronto.

En octobre 2008, le fabricant de simulateurs de vol a raclé le sol avec une action à 5,70$. Hier, le titre a clôturé à 11,17$, en hausse de 17 cents par rapport à la veille. C'est encore loin du sommet de 15,18$ atteint juste avant la crise, en juillet 2007, ou du sommet historique de 15,34$ atteint en juillet 2001. Mais c'est déjà une amélioration.

Selon une compilation de Bloomberg, 12 des 13 analystes qui suivent CAE recommandent l'achat de ce titre. Un seul recommande de le conserver, aucun ne suggère de le vendre.

Hier, Valeurs mobilières Desjardins a fait passer le prix cible de l'action de CAE de 12,00$ à 13,50$. L'analyste Benoît Poirier a fait valoir que le fabricant avait reçu plus de commandes que prévu pour ses simulateurs.

CAE a annoncé mercredi des commandes pour deux simulateurs A320 de plus, ce qui porte à 16 le nombre de commandes depuis le début de l'exercice financier. Or, CAE n'avait enregistré que 10 commandes à la même date l'année dernière.

Valeurs mobilières Desjardins s'attendait à 20 commandes au cours de l'exercice financier actuel. Elle croit maintenant que CAE pourra enregistrer 23 commandes.

«Chaque commande additionnelle a un impact d'environ 13 millions de dollars sur les revenus et d'un demi-cent sur le bénéfice par action», affirme M. Poirier dans son rapport d'analyse.

Il note toutefois que 23 commandes, c'est inférieur à la moyenne annuelle des 10 dernières années, soit 26 commandes.

«C'est aussi inférieur au niveau que nous jugeons viable à long terme, soit 31 commandes, calculé sur la base d'une part de marché de 70%, des carnets de commandes d'Airbus et de Boeing et d'un rapport d'un simulateur pour 30 nouveaux appareils.»

Signes positifs

M. Poirier estime d'ailleurs très positifs les échos qui émanent des deux grands avionneurs.

«Au cours des dernières semaines, les nouvelles se sont améliorées de façon significative dans le secteur de l'aviation commerciale, écrit-il. Selon nos calculs, Airbus et Boeing ont reçu 800 commandes nettes depuis le début de l'année.»

Il souligne qu'au troisième trimestre de 2010, Boeing a reçu 80% de plus de commandes qu'au même trimestre de 2009. L'avionneur de Seattle a également annoncé qu'il augmentera la cadence de production du 737, la faisant passer de 31,5 avions par mois à 38 par mois en 2013. Airbus augmentera également la production de l'A320, passant de 34 appareils par mois à 40 au début de 2012.

M. Poirier se montre cependant plus circonspect au sujet du secteur militaire.

«Il est encore trop tôt pour évaluer l'impact qu'auront les compressions dans les budgets militaires de plusieurs pays (notamment au Royaume-Uni et aux États-Unis), indique-t-il. Nous croyons que cette incertitude limitera l'expansion de CAE comparativement à ce qui s'est passé dans d'autres cycles.»