La confiance des consommateurs américains a pris un rude coup en septembre, semblant éloigner un peu plus la perspective d'une accélération de la reprise économique aux États-Unis, a indiqué mardi le Conference Board.

L'indice de confiance des consommateurs publié par cet institut de conjoncture privé a reculé de 4,7 points par rapport au mois d'août pour s'établir à 48,5 points, son plus bas niveau depuis février.

La chute de l'indice a été tirée par sa composante mesurant les perspectives des ménages pour les six mois à venir, qui a reculé plus que celle rendant compte de leur perception de la conjoncture présente.

«D'une manière générale, la confiance des consommateurs dans l'économie reste très mauvaise. Ils sont si peu nombreux à tabler sur une amélioration de la conjoncture à court terme que le rythme de la croissance économique ne devrait pas s'accélérer dans les mois à venir», écrit le Conference Board dans un communiqué.

L'autre grand indicateur du moral des ménages, celui établi par l'Université du Michigan, est tombé en septembre à son plus bas niveau depuis août 2009, selon son résultat préliminaire publié au milieu du mois.

Un autre indicateur publié mardi témoigne des contraintes financières qui pèsent sur les ménages: selon l'enquête mensuelle S&P/Case-Shiller, les prix des logements sont repartis en baisse aux États-Unis en juillet, après trois mois de hausse.

Ils ont reculé de 0,1% par rapport à juin (en données corrigées des variations saisonnières) pour l'ensemble des vingt plus grandes métropoles américaines, après une hausse de 0,2% en mai, indique cette étude.

En glissement annuel, la hausse des prix a ralenti à 3,2% en juillet, soit un peu plus que ne le pensaient les analystes, qui avaient estimé la hausse des cours du logement à 3,3%, selon leur prévision médiane.

L'étude prévient qu'il ne faut pas trop compter sur une reprise rapide du marché: «Si l'on en juge par l'évolution récente du marché du logement, il semble plus probable que les prix restent stables».

Deux ménages sur trois environ sont propriétaires aux États-Unis. En conséquence, la baisse des cours du logements (comme celle de la Bourse) affecte généralement la propension des Américains à consommer.

Des chiffres publiés mi-septembre par la banque centrale (Fed) avaient déjà montré un appauvrissement des ménages américains au printemps du fait de la baisse de la Bourse, même s'ils se sont désendettés dans le même temps à un rythme record.

Pour Ian Shepherdson, économiste du cabinet HFE, le rebond de la Bourse observé en septembre après la forte baisse du mois d'août devrait faire remonter le moral des ménages en octobre.

Mais pour Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors, «la confiance des consommateurs est à un niveau de récession» et seul le temps permettra d'améliorer les choses.

La morosité des consommateurs ne se reflète pas systématiquement dans leur dépenses, et certains commerçants sont optimistes pour la saison des Fêtes de fin d'année, qui commence traditionnellement en octobre.

Macy's, l'une des plus grandes enseignes de grands magasins du pays, a indiqué il y a quelques jours tabler sur une bonne hausse de ses ventes et a annoncé l'embauche de 65 000 saisonniers pour la fin de l'année.