Le fabricant du téléphone BlackBerry, dont les principales fonctions vont être suspendues aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite, a indiqué lundi, sans citer ces pays, qu'il était «en discussions» et qu'il s'engageait à garantir des communications sécurisées.

Dans un communiqué, le groupe canadien Research in Motion [[|ticker sym='T.RIM'|]] indique qu'il «ne révèle pas le contenu des discussions confidentielles ayant lieu avec les autorités de régulations d'aucun gouvernement, mais il assure à ses clients qu'il est déterminé à continuer à fournir des produits hautement sécurisés et novateurs qui satisfont aussi bien les besoins des clients que ceux des gouvernements».

«RIM est présent aujourd'hui dans plus de 175 pays et fournit une architecture de sécurité qui est largement acceptée par les clients et les gouvernements soucieux de sécurité à travers le monde», a ajouté RIM, sans jamais évoquer nommément les Émirats ni l'Arabie saoudite.

Ce communiqué a été publié alors que les Émirats arabes unis, centre d'affaires du Golfe, ont décidé dimanche de suspendre à partir du 11 octobre certains services du téléphone multifonctions BlackBerry non conformes aux législations en vigueur dans le pays et qui soulèveraient des problèmes de sécurité, selon les autorités.

En Arabie saoudite, les autorités ont informé les opérateurs téléphoniques que des services de messagerie de BlackBerry seraient suspendus courant août, selon un responsable d'une des trois compagnies opérant dans le royaume.

Le BlackBerry serait utilisé par environ 500 000 personnes aux Émirats et 700 000 sur l'Arabie saoudite, les deux pays représentant globalement environ 2,6% des utilisateurs du téléphone dans le monde.

L'action RIM perdait 1,20% à 56,84 dollars lundi vers midi à la Bourse de New York.

Matthew Robison, analyste à la société de courtage Wunderlich Securities, estimait que RIM pourrait devoir installer des centres de traitement de données dans les régions où ses systèmes de cryptage suscitent l'inquiétude des autorités, qui souhaitent pouvoir «accéder au trafic non sécurisé de BlackBerry».

M. Robison avait indiqué que la Chine avait déjà convaincu RIM d'avoir de telles installations sur son territoire, ce qui aurait donné des idées à d'autres pays: «Big Brother à l'étranger est jaloux de la Chine», écrivait-il.

Toutefois RIM souligne dans son communiqué que «l'architecture de sécurité du BlackBerry a été conçue spécialement pour fonctionner comme un système mondial indépendant de la géographie».

«L'emplacement des centres de données et le choix de l'opérateur téléphonique n'ont pas d'impact du point de vue de la sécurité», a assuré le fabricant leader des téléphones intelligents.

RIM note également ni lui ni aucune tierce partie ne peut accéder aux données sécurisées: «l'architecture de sécurité du BlackBerry pour les clients entreprises est spécifiquement conçue pour exclure la possibilité que RIM ou tout autre tiers lise les informations sécurisées sous aucune circonstance».

Aux Émirats, le débat sur le contrôle des services BlackBerry s'est amplifié la semaine dernière, le coeur du problème portant sur le traitement et le stockage hors du pays des données des utilisateurs de ce téléphone.

L'Autorité de contrôle des télécommunications (TRA) a fait valoir que les services du BlackBerry pouvaient permettre à des personnes d'utiliser certaines de ses applications de manière «inappropriée».