Le Fonds monétaire international a recommandé jeudi aux États-Unis d'adopter un plan d'économies budgétaires «plus ambitieux», estimant que les objectifs de réduction du déficit de Washington reposaient sur des prévisions trop optimistes.

«L'engagement des autorités de diviser par deux le déficit budgétaire d'ici à 2013, et l'intention de stabiliser la dette publique juste au-dessus de 70% du PIB d'ici à 2015 sont bienvenus», a indiqué le FMI dans un rapport annuel sur l'état de l'économie américaine.

Mais, a-t-il ajouté, «beaucoup reste à faire».

«Sachant que nous utilisons des hypothèses moins optimistes que le gouvernement, nous entrevoyons la nécessité d'un ajustement plus ambitieux pour stabiliser la dette que celui envisagé par les autorités», a expliqué l'institution multilatérale.

Le FMI, qui prévoit 3,3% de croissance en 2010, table sur 2,9% en 2011, puis entre 2,6% et 2,8% chaque année entre 2012 et 2015. La Maison-Blanche, dans son projet de budget 2010-2011 rendu public en janvier, prévoyait des taux de croissance spectaculaire à partir de 2011: 3,8%, puis 4,3% et 4,2% en 2012 et 2013.

Selon le FMI, l'effort d'économies budgétaires des États-Unis devra être considérable, équivalent à 8% du produit intérieur brut d'ici à 2015, alors que le gouvernement prévoit moins de 3%.

«Une partie de cet ajustement pourrait être effectué grâce à des réductions de dépenses (...) Cependant, des mesures pour accroître les recettes seront également nécessaires», a souligné le Fonds.

Il a plaidé entre autres pour une TVA au niveau fédéral, une hausse des taxes sur l'énergie, une baisse des déductions fiscales (en particulier dans les emprunts immobiliers) et une taxe sur les activités financières.