Mes fesses contre ma face... L¹Association canadienne du cancer colorectal (ACCC) veut souligner avec éclat la fin du mois de la sensibilisation au deuxième cancer le plus mortel au Canada, après le cancer du poumon.

À 180 degrés de l'émouvant message télé avec Georges Thurston, tourné peu de temps avant son décès des suites d'un cancer du côlon, l'ACCC invite les gens à montrer leurs fesses sur Facebook, demain, lors d'une activité baptisée Mobfesses.

Combien oseront ? Les visiteurs du microsite de l¹ACCC (faitesvoirvosfesses.com), conçue spécialement pour l'occasion par l'agence Ogilvy Montréal et sa division 2B interactive, ont eu un mois pour se convaincre de substituer la photo de leur profil Facebook contre une paire de fesses à compter de minuit demain. On les invite même à laisser une photocopie «de (leurs) fesses près du photocopieur ou de l'imprimante du bureau».

Depuis le 1er mars, le site a été visité 60 000 fois, selon Barry Stein, président de l'ACCC. De ce nombre, 800 ont «commandé» une paire de fesses ou ont fait parvenir une image d'une paire de fesses. «Chaque année, 22 000 personnes reçoivent un diagnostic du cancer du côlon et 9100 personnes en meurt, précise Normand Miron, président d'Ogilvy 2B interactive. On espérait donc quelques milliers de photos. On n'en est pas là, mais c'est une première étape.»

Trop provocante, peut-être, la campagne ? «C'est la meilleure chose qu'on n'a jamais faite! lance Barry Stein. Je souhaitais une campagne edgy, provocatrice et qui pouvait devenir virale. Le cancer du côlon est le deuxième plus meurtrier au Canada, après le cancer du poumon, alors qu'il est le seul qu'on puisse éviter, grâce à la prévention.» L'invitation «mobfesses» a eu des échos dans des médias de plusieurs pays.

«Les émotions suscitées à la radio, à la télé, dans des blogues, ici, mais aussi aux États-Unis, au Brésil et en Russie, sont positives et négatives, mais au moins on crée des discussions», note Barry Stein, qui affirme que l'ACCC n'a reçu que sept plaintes. «Traiter de ce cancer est tabou, dit Martin Gosselin, directeur de création d'Ogilvy Montréal. On l'a notamment vu à la télé. Pourtant, il faut en parler. Ça prenait quelque chose qui offusque certaines personnes pour y arriver.»