La croissance économique des États-Unis au quatrième trimestre a été revue en baisse, à 5,6% en rythme annuel, selon la troisième estimation officielle publiée vendredi à Washington.

Ce nouveau chiffre du département du Commerce est moins bon que ne le pensaient les analystes. Ceux-ci attendaient que le ministère maintienne dans son calcul définitif son estimation précédente, d'une hausse du PIB de 5,9% par rapport au trimestre précédent.

La nouvelle estimation du ministère témoigne toujours d'une accélération de l'activité à l'automne. Pendant l'été, saison qui avait vu l'économie américaine renouer avec la croissance, la hausse du PIB n'avait atteint que 2,2%.

Le nouveau chiffre de la croissance résulte d'une révision en baisse de la reprise de l'investissement des entreprises, ainsi que d'une estimation moins élevée des dépenses de consommation des ménages et des effets positifs liés aux variations des stocks des entreprises, a indiqué le ministère.

La part des grandes composantes du PIB n'est pas profondément modifiée.

Le taux de croissance de l'automne a été gonflé par les effets comptables liés aux stocks. Le simple fait que les entreprises aient déstocké moins rapidement qu'au troisième trimestre a assuré un peu plus des deux tiers de la hausse du produit intérieur brut, donnant à la croissance un caractère «superficiel», selon l'expression d'une dirigeante de la banque centrale (Fed).

Si elle a augmenté plus fortement qu'au trimestre précédent, la consommation des ménages n'a apporté que 1,16% de croissance: moteur traditionnel de l'économie du pays, les dépenses des Américains n'ont pas retrouvé leur rôle de locomotive de l'activité.

Le commerce extérieur n'a apporté que 0,27 point de croissance. Malgré les efforts de relance du gouvernement fédéral, la demande publique a ralenti la hausse de l'activité, plombée par les difficultés budgétaires des États fédérés et des collectivités locales, qui les contraignent à réduire leurs dépenses.

Après cinq trimestres consécutifs de recul, l'investissement des entreprises a augmenté de 5,0% (chiffre revu en baisse de 1,5 point) par rapport à l'été, apportant 0,6 point de croissance.

En hausse pour le deuxième trimestre de suite après plusieurs années de recul, l'investissement des ménages dans le logement a fortement ralenti pour ne contribuer à la croissance qu'à hauteur de 0,1 point.

La croissance de l'automne a été la plus forte relevée aux États-Unis depuis l'été 2003. Malgré cela, le PIB américain a chuté de 2,4% en 2009 (comme annoncé un mois plus tôt), soit sa plus forte baisse depuis 1946.

L'économie américaine reste néanmoins la première du monde avec un PIB de 14.256,3 milliards de dollars.

Elle demeure faible aussi. La demande totale des entreprises et des ménages apparaît avoir été moins bonne au dernier trimestre que ne l'estimait le ministère fin février. Les ventes finales n'ont augmenté en effet que de 1,7% en rythme annuel, un tout petit peu plus que pendant l'été (+1,5%).

Dennis Lockhart, un des dirigeants de la Fed, a estimé cette semaine que la croissance devrait atteindre environ 3% au premier trimestre. Sa collègue Janet Yellen table elle sur un chiffre compris entre 2,5 et 3,0%.

D'une manière générale, économistes et autorités misent sur une croissance lente en 2010, pas assez rapide en tout cas pour faire baisser sensiblement le chômage très élevé que connaît le pays.