Malgré la crise sévissant au petit écran, le Groupe TVA (T.TVA.B) continue de faire des profits: 49,1 millions de dollars en 2009. Il s'agit de l'année la plus rentable depuis 2004 pour le diffuseur qui compte lancer six chaînes spécialisées, dont TVA Sports, au cours des trois prochaines années.

Le Groupe TVA a réussi à hausser son bénéfice net de 9,3% l'an dernier, notamment grâce à la rentabilité accrue de son réseau phare qui détient 28,3% des parts de marché du petit écran québécois, selon les cotes d'écoute de l'automne dernier. L'entreprise a aussi bénéficié de revenus non récurrents de 6 millions relatifs aux droits de licence du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Sans ces revenus non récurrents, les profits du Groupe TVA en 2009 auraient été légèrement inférieurs à ceux de 2008.

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«Nous nous tirons bien d'affaire à l'heure actuelle, nos revenus ont augmenté légèrement et on contrôle assez bien nos coûts. Le Québec a la chance d'être un marché où les téléspectateurs aiment les produits locaux et où la récession a frappé moins fort», dit Pierre Dion, président et chef de la direction du Groupe TVA, société inscrite à la Bourse de Toronto dont 41% des actions sont détenues par Quebecor Média.

Les résultats financiers encourageants ont fait monter le titre du Groupe TVA de 5,3% hier, mais la vigilance reste de mise au cours des prochains mois. «Nous avons des signes très clairs de la fragilité de l'industrie publicitaire, dit Pierre Dion. Nous ne sommes pas dans une industrie en croissance. Nous demandons l'aide du CRTC afin de pouvoir négocier des redevances sur les revenus du câble avec les distributeurs.» La décision du CRTC est attendue plus tard ce mois-ci.

Autre dossier chaud chez TVA en 2010: sa chaîne sportive, qui a été autorisée par le CRTC le mois dernier. «Nous sommes contents d'avoir obtenu la licence, mais nous n'avons pas de date de lancement, dit Pierre Dion. Nous lancerons la chaîne quand nous aurons les conditions gagnantes. Une des conditions gagnantes, c'est de pouvoir diffuser des matchs du Canadien de Montréal.»

L'ennui pour TVA? RDS détient les droits de diffusion exclusifs des matchs du Tricolore jusqu'à la fin de la saison 2012-2013. TVA veut que le CRTC ou un autre organisme fédéral - le Bureau de la concurrence, à titre d'exemple - casse le contrat de RDS. Deux des actionnaires de la société mère de RDS (CTVglobemedia), BCE et Woodbridge, sont actionnaires minoritaires du Canadien depuis décembre dernier. «Toutes les équipes canadiennes de la LNH ont plus d'un diffuseur, dit Pierre Dion. Au Québec, RDS a un monopole dans une situation de conflit d'intérêts.»

Malgré une baisse des revenus publicitaires de 8,2% au dernier trimestre, les Publications TVA restent rentables.

La situation est moins rose au grand écran. Le distributeur TVA Films, qui a notamment distribué le film de hockey Pour toujours les Canadiens, a généré des pertes d'exploitation de 5,5 millions en 2009, comparativement à des profits de 1,2 million en 2008. «Nous devons faire des ajustements, mais nous croyons pouvoir faire à nouveau des profits avec TVA Films. Nous sommes une entreprise de contenus, pas seulement un diffuseur», dit Pierre Dion.

Le grand patron du Groupe TVA est plus évasif sur l'avenir de sa station de télé torontoise SUN TV, qui a toujours été déficitaire depuis son acquisition en 2004. La perte d'exploitation annuelle de SUN TV s'est creusée de 6,3 à 8,8 millions en 2009. «Nous voulons être présents au Canada anglais, il suffit de savoir sous quel modèle d'affaires», dit Pierre Dion.

L'action B du Groupe TVA s'est appréciée de 5,3% ("0,71$) hier pour clôturer la séance à 14$.