À quelques semaines du dépôt du budget, le ministre des Finances, Raymond Bachand, a convenu qu'il sera fort difficile de rétablir l'équilibre budgétaire dans les délais prescrits par la loi 40.

Malgré l'ampleur de la tâche, le gouvernement garde le cap sur l'horizon 2013-2014, a cependant insisté le ministre, jeudi en point de presse, au terme du caucus des députés libéraux à l'Assemblée nationale.

Québec accusera un manque à gagner d'au moins 4,7 milliards en 2009-2010 et prévoit accumuler des déficits totalisant 13,2 milliards d'ici mars 2013.

Pour rétablir l'équilibre budgétaire en 2013-2014 conformément à la loi 40, le gouvernement entend comprimer ses dépenses d'au moins 3,9 milliards par année.

En vertu du plan de retour au déficit zéro, Québec haussera d'un point de pourcentage la TVQ en janvier 2011, indexera les tarifs - sauf ceux des services de garde à 7 $ - et limitera la croissance de ses dépenses à 3,2$.

Compte tenu que ses dépenses augmentent en moyenne de 4,5% par année, le gouvernement réalisera un tour de force s'il parvient à limiter la croissance à 3,2% tout en maintenant l'intégrité des services publics.

«On va le faire mais ça va être dur», a laissé tomber le ministre Bachand devant les journalistes.

Un rapport du vérificateur général Renaud Lachance déposé mercredi a mis en relief le piètre état des finances publiques du Québec.

En 2008-2009, l'endettement total du Québec a fait un bond de 9,3 milliards pour atteindre la somme de 218,6 milliards, soit 72,3% du produit intérieur brut (PIB).

De plus, selon le vérificateur général, le Québec n'a cessé d'accumuler les déficits depuis 1999-2000 en dépit des manoeuvres comptables laissant croire à l'équilibre budgétaire.