L'arrivée de plusieurs nouveaux concurrents dès le début de 2010 n'effraie pas trop Telus (T.T), si l'on se fie à ses prévisions publiées hier.

L'entreprise de télécoms s'attend à voir ses revenus progresser de 2 à 5% l'an prochain, pour atteindre 9,8 à 10,1 milliards de dollars. Une croissance attribuable en bonne partie à son nouveau réseau sans fil 3G+, qui lui permettra d'offrir de plus en plus d'appareils «intelligents».

«Nous pensons que les importants investissements stratégiques que nous avons engagés dans nos réseaux à large bande sans fil et filaires généreront d'excellents résultats en 2010», a déclaré Darren Entwistle, président et chef de la direction du groupe de Vancouver.

Telus a investi plus de 1 milliard avec Bell dans la mise en place d'un nouveau réseau commun de dernière génération, qui lui permet de pénétrer un segment de marché occupé jusqu'ici par Rogers. L'entreprise offre ainsi depuis le mois dernier le iPhone d'Apple, auparavant une exclusivité de son concurrent.

Et les profits?

Si Telus prévoit une bonne progression de ses revenus et de ses flux de trésorerie, ses prévisions de profits sont un peu plus floues. Selon l'entreprise, la croissance de son bénéfice par action variera... de 2 à 16%! Une prévision qui a laissé les investisseurs indifférents: le titre a à peine bougé hier à la Bourse de Toronto, à 32,05$ (-0,2%).

Telus a aussi annoncé une hausse de 30 millions de ses coûts de restructuration cette année, à 190 millions. L'entreprise s'est départie de 2000 employés cette année et en remerciera environ 1000 l'an prochain.

Pour témoigner de sa confiance envers l'année qui vient, le grand patron, Darren Entwistle, recevra tout son salaire de 2010 en actions de Telus. Sa rémunération avant impôts a atteint 6,9 millions l'an dernier, incluant un salaire de base de 1,23 million, des options, des actions et autres avantages, rapporte l'agence Bloomberg.

En général, les analystes ont estimé les prévisions annoncées hier assez «neutres».

Lancement de Globalive

Le nouveau fournisseur Globalive a par ailleurs annoncé hier l'inauguration de sa première boutique à Toronto, aujourd'hui, sous la bannière Wind Mobile. L'entrée de cette entreprise dans le marché du sans-fil avait été remise en cause le mois dernier, après que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) eut bloqué son lancement en raison de la trop forte participation de l'investisseur égyptien Orascom dans le capital de l'entreprise.

Le ministre fédéral de l'Industrie a infirmé cette décision controversée vendredi dernier. Wind Mobile offrira son service partout au pays, à l'exception du Québec.