Rogers Communications (T.RCI.B) a annoncé jeudi la mise à pied d'environ 900 employés à travers le Canada, essentiellement des employés de la direction et de l'administration, dans le but d'alléger ses activités face à une concurrence accrue.

Une porte-parole du groupe de télécommunications et de médias n'a pas donné de chiffres précis quant au nombre de personnes qui seront affectées, mais elle a estimé que les mises à pied représenteraient environ trois pour cent de l'effectif total de l'entreprise, qui compte quelque 30 000 employés au pays.

«Le but est de rationaliser l'organisation, éliminer un certain nombre de couches et nous permettre de mettre en place un processus décisionnel plus rapide», a expliqué jeudi Terrie Tweddle, lors d'un entretien.

En entrevue téléphonique, une autre porte-parole, Odette Coleman, a pour sa part refusé de faire la ventilation des compressions par province. Rogers compte environ 3200 employés au Québec.

Les secteurs de l'entreprise touchés par les coupes comprennent le marketing et les communications, les ressources humaines et le service d'aide aux technologies.

Les mises à pied devraient avoir un impact minime sur les activités les plus liées consommateurs, comme les centres d'appel et le service à la clientèle, a ajouté Mme Tweddle.

«En fait, nous continuons à embaucher et à investir dans certaines ressources, particulièrement les secteurs en contact avec les consommateurs, pendant que nous poursuivons notre réorganisation», a-t-elle affirmé.

Rogers détient le plus grand service canadien de téléphonie sans fil, sous les bannières Rogers Sans-Fil et Fido, ainsi que Rogers Câble, de nombreuses publications et l'équipe de baseball professionnel torontoise Blue Jays.

Selon l'analyste Carmi Levy, de la firme AR Communications, même si Rogers doit s'adapter à la pression émanant de ses concurrents, elle doit aussi réagir aux demandes des abonnés, qui réclament des forfaits de sans-fil moins coûteux.

«L'industrie est aux prises avec un couteau à double tranchant. Les consommateurs veulent plus de services, pour moins d'argent», a observé M. Levy.

«En conséquence, les fournisseurs de service doivent augmenter leur niveau d'activités en offrant des services plus riches et plus complets, tout en tenant les rênes des coûts.»

Ces suppressions d'emplois surviennent alors que Bell Canada et Telus viennent de réaliser une mise à jour technologique de leur réseau sans fil et que de nouveaux joueurs s'apprêtent à lancer des services sans fil à moindre coûts, ce qui devrait relancer la concurrence dans le secteur.

Rogers a annoncé en septembre un projet d'intégration de ses activités de câblodistribution et de sans-fil dans le but de mieux servir ses clients.

«Notre industrie est en transition. Les produits et les réseaux convergent, les cycles de produits vieillissent et les attentes des consommateurs grimpent. Pour rester le leader de l'industrie, nous devrons travailler et modifier la façon dont nous menons nos activités», avait alors expliqué le président et chef de la direction de Rogers, Nadir Mohamed.

Un juge de la Colombie-Britannique a statué mardi que Rogers ne pouvait plus prétendre offrir le réseau sans fil «le plus fiable au Canada», à moins de pouvoir appuyer ses dires de façon plus sérieuse. Telus [[|ticker sym='T.T'|]] avait entamé les procédures dans cette affaire, faisant valoir qu'une telle affirmation n'était plus fondée depuis la mise à jour technologique de son propre réseau. Rogers prévoit porter la décision en appel.

L'action de Rogers a retraité jeudi de 49 cents à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 32,26 $.