Les organisateurs de congrès de la planète n'ont qu'à bien se tenir: le nouveau roi du Palais des congrès de Montréal s'apprête à passer à l'assaut.

«J'ai de grandes ambitions pour le palais, lance Marc Tremblay, dans une entrevue à La Presse Affaires, moins de quatre semaines après être monté sur le trône. Ma priorité des priorités, c'est d'attirer de gros congrès à Montréal. Pour cela, il faut tout connaître sur les 6500 congrès qui se passent à la surface de la planète: quand se prennent les décisions, qui sont les décideurs. Notre recette, c'est de faire des offres qu'ils ne pourront pas refuser.»

Le mandat du nouveau PDG du Palais des congrès est simple: doubler le nombre d'événements d'ici cinq ans et générer ainsi 300 millions de dollars de retombées économiques par année.

«C'est faisable, affirme M. Tremblay. Nous avons les moyens, les gens. Nous voulons braquer les yeux sur Montréal.»

Cette année, le Palais des congrès devrait accueillir 30 congrès, ce qui devrait générer 170 millions de dollars de retombées. Le palais occupe le premier rang au Canada quant au nombre d'événements internationaux, et le troisième en Amérique du Nord.

«Nous pouvons en être fiers, mais la concurrence est féroce, déclare M. Tremblay. Pour conserver cette position, il faut travailler très fort, il faut cibler.»

Le Palais des congrès cible les grands événements internationaux, notamment dans le domaine environnemental et énergétique.

«Nous sommes en train de nous forger un créneau d'excellence, soutient M. Tremblay. Ça a commencé avec le sommet sur les changements climatiques en 2005, ce qui aura amené le World Energy Council en septembre 2010 et Eco City en 2011.»

Il indique que le Palais accueillera en 2012 un autre congrès majeur dans le même créneau en 2012. Celui-ci réunira 4000 congressistes, qui devraient générer 9 millions de dollars en retombées.

M. Tremblay affirme que le Palais des congrès a des avantages d'ordre écologique qu'il peut faire valoir pour attirer congrès et conférences, notamment en raison de son emplacement, à quelques minutes de marche du Vieux-Port, du centre-ville, du Quartier des spectacles et de milliers de chambres d'hôtel.

«Avec les Bixi (vélos en location) qui nous entourent de partout, avec le métro, c'est une des destinations les plus «écolos» qui existent au monde au niveau des congrès, s'exclame-t-il. On n'a pas besoin d'auto. On peut aller se promener en Bixi entre deux rencontres. C'est vraiment unique au Palais.»

Le marché universitaire

M. Tremblay a également dans sa ligne de mire tout le marché universitaire, avec les multiples associations scientifiques et académiques qui y sont associées. C'est ainsi que le Palais prépare pour l'automne 2010 un «Sommet du haut savoir», avec les grandes universités québécoises. L'événement comprendra notamment une grande fête d'accueil destinée aux nombreux étudiants étrangers qui fréquentent ces universités.

C'est une clientèle à dorloter: contrairement aux touristes, qui restent quelques jours dans la métropole québécoise, les étudiants étrangers restent trois ou quatre années, et choisissent parfois même d'y demeurer à la fin de leurs études, fait observer M. Tremblay.

Le nouveau patron du Palais des congrès est montréalais de naissance et diplômé de l'Université Concordia. Il a notamment passé neuf ans chez Intrawest, dont six ans à Tremblant et trois ans au New Jersey. Il a également été responsable du développement économique et de l'urbanisme au sein de l'administration de la Ville de Montréal. Plus récemment, il a été président de Six Flags - La Ronde.

Il a déjà tenu à implanter au Palais des outils davantage associés au secteur privé qu'au secteur public. C'est ainsi qu'il a rendu public cette semaine un premier rapport trimestriel sur les congrès à venir que le Palais a réussi à décrocher de juillet à septembre, soit quatre congrès internationaux et deux congrès canadiens. Ensemble, ces événements devraient générer des retombées de 16 millions et représenter près de 23 000 nuitées dans les hôtels montréalais.

«Notre mission première, c'est de remplir les grands hôtels, les restaurants, les spas, les salles de spectacles, les boutiques de Montréal, affirme-t-il. C'est notre contribution.»