Un écologiste britannique affirmant avoir été licencié à cause de ses positions au sujet du réchauffement climatique a obtenu mardi le droit de poursuivre son ancien employeur devant un tribunal des Prud'hommes.

Tim Nicholson, 42 ans, a estimé avoir été licencié par la société Grainger, le plus important propriétaire immobilier résidentiel du Royaume-Uni, pour ce qu'il a décrit comme «une conviction philosophique concernant le réchauffement climatique et l'environnement».

De son côté, la société a relevé que des positions écologiques ne relevaient pas de convictions religieuses ou philosophiques et que, par conséquent, elles n'étaient pas protégées en tant que telles par la législation britannique.

Mais un juge a tranché mardi en faveur du requérant, l'autorisant en appel à poursuivre en justice son ancien employeur.

«Pour l'essentiel, le jugement indique que croire que le réchauffement climatique est causé par l'Homme et l'impératif moral qui en résulte peuvent constituer une conviction philosophique, et que c'est par conséquent protégé par la réglementation de 2003 sur la religion ou la croyance», a expliqué Shah Qureshi, avocat de Tim Nicholson.

Lors d'une audience, M. Nicholson avait accusé le directeur général de Grainger Rupert Dickinson d'avoir manifesté du «mépris» à l'égard de ses inquiétudes concernant la menace d'un réchauffement climatique catastrophique.

Selon lui, son licenciement découle de ses positions écologiques qui ont des conséquences sur son mode de vie. Il a notamment renoncé à prendre l'avion.

Après la décision de mardi, l'un des responsables de Grainger a indiqué que la décision du juge allait permettre à la justice d'examiner le dossier tout en insistant sur le fait que M. Nicholson n'avait pas été licencié à cause de ses positions.

La société «Grainger maintient totalement, comme elle l'a fait depuis le tout début de ces procédures, que le licenciement de M. Nicholson a été guidé uniquement par les nécessités opérationnelles du groupe pendant une période de turbulences extraordinaires sur les marchés», a déclaré Dave Butler, l'un des directeurs de Grainger.