Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, soutient que les banques centrales devraient songer à élargir leur utilisation de la politique monétaire non seulement pour contrôler l'inflation, mais aussi pour garder un oeil sur les bulles des marchés financiers.

Les décideurs ont posé l'hypothèse que le fait de garder l'inflation à un bas niveau assurerait la stabilité financière, mais c'est une approche qu'il faudrait examiner avec « un oeil plus critique «, a indiqué M. Flaherty, selon un discours qu'il a prononcé dimanche soir à Vancouver.

« Les banques centrales, y compris celle du Canada, peuvent et doivent chercher des moyens d'améliorer la mise en application de la politique monétaire dans l'intérêt de la stabilité financière «, a ajouté le ministre.

Ces commentaires font écho à une idée semblable soumise récemment par Mark Carney, le gouverneur de la Banque du Canada, lors d'une conférence à la Réserve fédérale américaine (Fed) à Jackson Hole, au Wyoming. En avril dernier, le Canada a été le coauteur d'un rapport soumis au Groupe des 20 sur le renforcement des réglementations parce qu'aucune institution financière du pays ne s'est effondrée tandis que sévit la pire crise mondiale du crédit depuis les années 30.

L'économie mondiale est encore « au beau milieu « d'une récession, et les pays ont fait preuve d'une coopération « extraordinaire « dans leur réaction, a soutenu M. Flaherty. Le Canada a mis en place « d'importants stimulants fiscaux « pour faire mousser la demande, dit-il.

Il est trop tôt pour que le Canada ou d'autres pays commencent à réduire la cadence des plans de relance, a indiqué M. Flaherty dans un point presse avant son discours, selon ce qu'a rapporté l'agence Reuters. Le Canada a également bénéficié dernièrement « d'une certaine stabilité relative « de sa devise, a-t-il ajouté.

Le 4 août, M. Flaherty s'était dit inquiet des fluctuations « rapides « de la valeur du huard et il avait déclaré que des « initiatives « pouvaient être prises pour amortir ces fluctuations.

Les perturbations, qui ont affecté le secteur du crédit, ont aussi « cristallisé « la nécessité pour les pays d'adopter des réglementations appelées macroprudentielles : ces dernières concernent l'étude des risques que court tout le système financier plutôt que seulement des compagnies et des industries, a fait savoir M. Flaherty.

« L'expérience des autres pays nous a appris que des risques systémiques peuvent surgir de tous les éléments du secteur financier «, dit-il.