La Cour supérieure du Québec a rejeté une demande de recours collectif contre le géant pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) au sujet de son populaire antidépresseur Paxil.

Iyana Goyette réclamait des dommages-intérêts de 25 000 $ pour chaque Canadien qui a utilisé le médicament depuis le 30 avril 1999 et qui a éprouvé des problèmes de dépendance et de sevrage.

Dans une décision rendue lundi, le juge Mark Peacock a statué que le recours ne pouvait pas être autorisé parce que les membres qui pourraient en faire partie n'ont pas nécessairement subi les mêmes préjudices que ceux allégués par Mme Goyette.

«Si l'on devait autoriser un recours collectif dans ce dossier, les tribunaux n'allégeraient pas leur charge de travail puisqu'il n'y a aucune question commune (à tous les membres), peut-on lire dans le jugement. Chaque cas doit être plaidé individuellement en fonction de ses propres mérites.»

Le magistrat a de plus jugé trop imprécises les allégations de Mme Goyette quant aux problèmes de santé dont elle dit avoir souffert à cause du Paxil.

La plaignante a utilisé le médicament à partir de janvier ou février 2000 afin de traiter des problèmes d'anxiété liés à ses études de droit. Quand, vers la fin de l'année scolaire, elle a voulu diminuer sa consommation, puis y mettre un terme, elle dit avoir souffert de plusieurs symptômes: perte d'équilibre, nausées, maux de tête, incapacité à se tenir debout, sensation de chocs électriques dans la tête, insomnie, cauchemars et fatigue excessive, entre autres.

En défense, GSK a soutenu que la poursuite d'Iyana Goyette était mal fondée parce que tous les symptômes dont elle a fait état figurent dans le Compendium des produits et spécialités pharmaceutiques, l'ouvrage de référence canadien sur les médicaments.

«Mme Goyette ne peut pas représenter un groupe (dans le cadre d'un recours collectif) puisqu'elle ne dispose pas elle-même d'un motif d'action», a tranché le juge Peacock, en rappelant qu'il fallait établir un lien de causalité entre les symptômes et le médicament pour établir la responsabilité juridique de GSK.

Le Paxil (paroxétine), en vente au Canada depuis 1993, est l'un des antidépresseurs les plus prescrits au pays. Outre la dépression, il sert à traiter l'anxiété et le trouble panique. C'est l'un des médicaments les plus populaires de GSK.

Il a été impossible jeudi de joindre Adams, Gareau, le cabinet d'avocats qui représente Iyana Goyette dans ce dossier.