Le fabricant du populaire BlackBerry, le géant Research in Motion (T.RIM), affirme qu'il était sur le point de mettre la main sur une portion importante des activités sans-fil de Nortel Networks (T.NT) quand la transaction a soudainement été sabordée.

Le président et co-chef de la direction de RIM, Mike Lazardis, a expliqué à un comité parlementaire, vendredi, que les deux entreprises en étaient même à discuter de la formulation finale du communiqué annonçant la transaction.

«Nous avons participé à des discussions sérieuses avec Nortel pendant plusieurs mois pour faire l'acquisition de certains actifs LTE et le personnel de recherche approprié, a-t-il déclaré. Ces discussions ont débuté avant que Nortel ne se place à l'abri de ses créanciers en janvier et ont continué à prendre de l'ampleur par la suite.»

Un comité des Communes responsable de l'industrie a entendu, vendredi, les principaux intervenants dans l'affaire de la vente d'importants actifs de l'équipementier canadien Nortel.

Le comité a décidé de tenir une séance d'urgence afin de clarifier le processus de vente aux enchères ayant mené le mois dernier au choix d'un repreneur pour les actifs de l'entreprise dans le sans-fil.

C'est la suédoise LM Ericsson qui a été retenue pour devenir le prochain propriétaire des activités CDMA (système appliqué dans les réseaux de téléphonie mobile) et les actifs LTE Access (prochaine génération) de Nortel en contrepartie d'une somme de 1,13 milliard $ US.

Pour sa part, l'américaine Avaya a conclu une entente qui la verra acquérir, pour 475 millions $ US, les activités de systèmes de bureaux de Nortel.

Lors de leur témoignage devant le comité en après-midi, le président et chef de la direction d'Ericsson Canada, Mark Henderson, a expliqué aux députés que l'entreprise suédoise fournira du travail à 800 Canadiens de plus une fois l'entente avec Nortel conclue, avant d'ajouter que les activités de recherche et développement au Canada prendront plus d'ampleur.

«Nous percevons cette acquisition comme une occasion de poursuivre notre tradition d'excellence dans l'innovation en préservant des emplois technologiques canadiens et, ultimement, en en créant de nouveaux», a-t-il dit.

Ericsson, un rival de longue date de Nortel, mène depuis longtemps des activités de recherche et développement à Montréal et compte Rogers sans-fil au nombre de ses clients.

Research in Motion a demandé publiquement à Ottawa d'intervenir pour protéger l'intérêt national canadien en empêchant la technologie développée par Nortel de tomber entre des mains étrangères.

Nortel affirme avoir soumis au gouvernement fédéral deux plans qui auraient pu lui permettre d'éviter la faillite, mais les deux ont été rejetés. Un dirigeant de Nortel, George Riedel, a expliqué aux députés qu'Ottawa a laissé tombé la firme notamment parce qu'il considérait que son image avait été «tarnie».

RIM a accusé Nortel de l'avoir exclue du processus d'enchères et a fait pression sur Ottawa pour qu'il intervienne afin d'empêcher la vente des technologies de Nortel à des intérêts étrangers. Nortel a rétorqué que RIM a eu plusieurs occasions de faire une offre.

À Toronto vendredi, le titre de RIM a avancé de 61 cents à 83,61 $.