Le conglomérat diversifié japonais Toshiba, durement touché par la crise, a réitéré mercredi sa ferme intention de renouer avec de solides performances et de recouvrer vers 2010-2011 sa profitabilité antérieure, grâce à une configuration adaptée à la nouvelle conjoncture.

Alors qu'il a enduré l'an passé une perte d'exploitation de 250 milliards de yens (2,9 milliards $ CAN), à cause d'une brutale récession internationale inattendue, Toshiba se fixe pour objectif de redevenir profitable sur le plan opérationnel dès cette année. Il escompte un gain d'exploitation de 100 milliards de yens. Toutefois, il ne s'en satisfait pas.

Le groupe entend par la suite amplifier fortement sa rentabilité pour dégager un bénéfice d'exploitation de 250 milliards de yens en 2010-2011 et de 350 milliards de yens en 2011-2012, selon la stratégie présentée mercredi par le PDG, Norio Sasaki.

Toshiba veut s'appuyer sur les points forts de ses quatre gros piliers (produits électroniques et informatiques, composants électroniques - dont les mémoires flash NAND-, électroménager, et infrastructures sociales - dont les centrales électriques-).

Il espère élever son chiffre d'affaires annuel à 8000 milliards de yens (93 milliards $ CAN) en 2011-2012, contre 6800 milliards prévus cette année et 7500 milliards l'an prochain.

Avant la crise, les recettes de ventes de Toshiba avaient atteint 7665 milliards de yens, mais elles était retombées l'an dernier à 6655 milliards.

M. Sasaki souhaite «une entreprise qui soit moins à la merci des aléas conjoncturels et qui génère une base stable de profits».

Pour l'année 2011-2012, Toshiba veut hisser le chiffre d'affaires mondial de son activité d'appareils électroniques et informatiques (TV de toutes gammes, PC portables y compris à bas-prix, mobiles) à 2900 milliards de yens, grâce à un rythme de croissance annuelle de ses ventes de 5% dans les nations développées et de 17% dans les pays émergents.

Sur le volet des équipements électroménagers, il mise sur ses atouts technologiques pour proposer des réfrigérateurs, lave-linge, climatiseurs domestiques ou éclairages à diode électroluminescente (LED) qui soient écologiques mais conservent un tarif attractif, le tout dans une zone de chalandise internationale étendue.

Toshiba escompte également une hausse de ses revenus tirés des composants à 1800 milliards de yens en 2011-2012, grâce à l'augmentation de sa production de mémoires «flash», via la transition accélérée vers des technologies de gravure plus fines.

Toshiba, maison-mère du groupe nucléaire américain Westinghouse, table aussi fortement sur la construction de centrales dans le monde pour élever le chiffre d'affaires de sa large activité «infrastructures sociales» à 3100 milliards de yens en 2011-2012.

Il a déjà en commande 8 réacteurs atomiques aux Etats-Unis, 4 en Chine et en prévoit d'autres, de même qu'au Japon.

La modernisation ou l'extension des réseaux de transport ferroviaire et d'électricité dans les pays émergents ou développés laissent également espérer à Toshiba une augmentation des commandes de wagons et équipements de commutation, régulation, distribution, etc.

Parallèlement, il veut réduire de 300 milliards de yens cette année ses coûts fixes par rapport à ceux de l'an passé. Il a déjà réussi au premier trimestre de son exercice (soit entre avril et juin) à économiser 87 milliards de yens

Cela passe par l'installation à l'étranger ou la sous-traitance d'activités de production de bout de chaîne pour l'heure concentrées au Japon, par le regroupement d'infrastructures dispersées dans l'archipel ou dans plusieurs pays voisins, ou encore par la modernisation d'outils au profit d'équipements plus productifs.