L'opérateur télécoms américain Sprint Nextel (S) a fait état mercredi d'une perte nette aggravée et plus lourde qu'attendu au deuxième trimestre, plombée par le recul de son chiffre d'affaires alors que l'hémorragie de clients continue dans la téléphonie mobile.

La perte du trimestre est ressortie à 384 millions de dollars, à comparer avec celle de 344 millions dégagée à la même période de 2008. Elle s'est aggravée de 12% d'une année sur l'autre, selon un communiqué diffusé par le troisième groupe américain de télécommunications.

Elle représente 13 cents par action, ce qui est bien plus mauvais que la perte de 2 cents par action envisagée par les analystes.

Au cours du trimestre sous revue, le chiffre d'affaires a décliné de 10% à 8,14 milliards de dollars, ce qui est conforme aux prévisions du marché, le consensus d'estimations étant de 8,12 milliards.

Ce recul a été constaté tant dans la téléphonie mobile (-9% à 7,00 milliards de dollars) que dans la téléphonie fixe (-11% à 1,42 milliard de dollars).

À la Bourse de New York, l'action Sprint Nextel cédait 5,23% à 4,35 dollars peu après l'ouverture de la séance.

L'an dernier, l'opérateur avait accusé une hémorragie de 4,5 millions de clients. Il a assuré qu'il ferait moins mal cette année, même s'il en a encore perdu 200.000 au premier trimestre et 257.000 au deuxième.

Fin juin, les activités du groupe dans la téléphonie mobile, Sprint Wireless, comptaient 48,8 millions d'abonnés, loi derrière le numéro un national Verizon wirless (87,7 millions) et son dauphin AT&T (79,6 millions), qui séduit les consommateurs grâce à son exclusivité sur l'iPhone d'Apple.

Le directeur général Dan Hesse a souligné, lors d'une conférence téléphonique, les efforts entrepris pour «revigorer la marque», avec le lancement en juin du nouveau téléphone multifonctions de Palm, le Pre, en concurrence frontale avec l'iPhone d'Apple et le Blackberry de RIM.

«Nous sommes en train de fournir des Palm Pre supplémentaires au marché», a-t-il affirmé. Il a exprimé sa «confiance» dans cet appareil «et d'autres modèles que (le groupe va) lancer» pour enrayer la perte de clients.

La direction a par ailleurs souligné «les progrès» réalisés dans l'amélioration de la situation financière du groupe.

Cette année, Sprint Nextel compte dépenser moins pour ses investissements qu'en 2008 et a assuré être en mesure de dégager une marge brute d'autofinancement positive d'ici à la fin de l'année.

Celle-ci s'est établie à 676 millions de dollars sur le trimestre et à 1,5 milliard sur les six premiers mois de l'année.

Fin juin, le groupe disposait de 6,1 milliards de liquidités, si on y inclut une capacité d'emprunt de 1,5 milliard.

«Nos liquidités restent notre priorité», a martelé le directeur financier Bob Brust.

Interrogé sur ses objectifs de marge opérationnelle, M. Hesse n'a pas donné de chiffres, mais indiqué que l'«objectif est d'être stable». Au 2e trimestre, cette marge a reflué à 23,1% contre 24,4% un an plus tôt.

Le patron de Sprint Nextel a relevé que le revenu moyen par abonné («ARPU») avait été stable pour le sixième trimestre consécutif et que la clientèle dans la téléphonie prépayée (sans abonnement) connaissait «une croissance continue».

Il a aussi cité une amélioration, par rapport au premier trimestre, du bénéfice opérationnel avant dépréciation et amortissement des écarts d'acquisition.